1536 EXPO Annabelle Guetatra - Les Dejantes 3

Annabelle Guetatra: Entre rêve et réalité

Kurt Snoekx
© BRUZZ
31/10/2016

Pour sa nouvelle expo à la Galerie d'YS, Annabelle Guetatra baisse la lumière. Dans la pénombre, les personnages insaisissables de ses dessins et sculptures trouvent d'autant mieux la route qui mène à votre cœur.

La pénombre. C'est dans cette semi-obscurité que les dessins et sculptures d'Annabelle Guetatra s'épanouissent, et qu'ils se fraient un chemin jusqu'au coeur et à l'esprit. À la recherche de l'endroit où la réalité s'évanouit en même temps que vos repères, celui qui ouvre la porte aux pensées qui sommeillent, aux angoisses refoulées et aux désirs opprimés. Annabelle Guetatra : " J'aime le moment où vous vous rapprochez d'une image et que ce que vous pensiez voir se révèle être complètement différent. L'obscurité confère un côté rigolo et fantasque. C'est l'idée de l'initiation : comme si vous traversiez une sombre forêt et qu'enfin vous aperceviez la lumière ".

Ce sens de l'énigme et de l'insaisissable découle en partie de la manière instinctive dont le travail d'Annabelle Guetatra voit le jour. " Je travaille toujours en série, sur différents dessins à la fois. Dans un premier temps, je mets les personnages sur papier, de manière très contrôlée, souvent au milieu des pages, tout nus, vierges, sans rien d'autre, et puis je les laisse. Au fur et à mesure, j'ajoute des éléments autour, à la peinture à l'huile, à la gouache… ça se passe dans une sorte d'ébullition, sans vraiment réfléchir. Ça sort tout seul. Pendant deux ou trois jours, je me plonge littéralement dans les dessins. Et après je laisse à nouveau le travail reposer. Il faut écouter son esprit et son cœur. Tout ce processus, c'est presque de la méditation ". Le résultat de ces allers-retours associe un langage visuel désarmant à des visions troubles et intimes. " Une partie de mon travail m'échappe complètement. Je baigne dans un état entre rêve et réalité. Ce moment où vous commencez à vous endormir un peu et que les choses émergent sans que vous puissiez les contrôler. Comme des rêves éveillés ".

Dans son travail de sculpture – où la céramique commence à se faire une place – les choses lui échappent aussi. " Vous ne maîtrisez quasi rien : la cuisson, comment ça va sortir. Parfois c'est très surprenant. Un jour, j'ai réalisé des petits masques en papier mâché, qui m'empêchaient de dormir la nuit. J'étais terrorisée par ce que j'avais fait. Je ne peux rien y faire, je retourne toujours à ça. Ça se passe un peu malgré moi ".

Mais ça bouge. On observe des corps féminins nus qui s'entremêlent, invitent leurs ombres à une danse d'accouplement animale, se tendent, s'embrassent et se tordent – de plaisir ? De douleur ? " C'est comme un spectacle de danse qu'on mettrait sur 'pause'. Je pense que c'est un vestige inconscient de mon enfance. J'ai moi-même toujours beaucoup dansé. J'aimais expérimenter avec les costumes, le maquillage, la mise en scène. C'était une évidence d'avoir comme base le corps. Pour exprimer un état d'esprit, le corps est toujours le meilleur support ". Sans décor, c'est juste l'être humain tout nu que l'on entraperçoit.

> Dans la pénombre, 6/11 > 4/12, Galerie d'YS, Ixelles

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