Dessinateur Valentine Laffitte publie son premier livre

Un ventre vide, une petite boule bleue, et une histoire à 360 degrés, riche en textures, volumes et vie, c’est ce que Valentine Laffitte dessine avec ses ciseaux dans son premier livre Petite peur bleue.

« Elle se cache toujours quelque part dans le ventre », voilà comment l’auteure et illustratrice Valentine Laffitte décrit ce nœud parfois difficile à digérer qu’est la peur. « Tout le monde ressent l’angoisse. Seulement, en grandissant, on parvient un peu à la mettre à distance. »

Et c’est exactement ce qu’elle fait dans son premier livre : extrapoler ce sentiment dans son ventre jusqu’à en faire un personnage. Un petit être ombrageux bleu qui vient se réfugier un soir sur le ventre d’Amos parce que l'orage gronde dehors. Et qui y trouve un nid douillet, une compagnie agréable et une conversation apaisante pouvant adoucir ses violentes émotions primaires.

Petite peur bleue – publié dans la collection Les Pétoches, une série d’albums « pour s’amuser à avoir les chocottes » de la très chouette maison d’édition bruxelloise Versant Sud Jeunesse – fait partie de la catégorie grandissante, et c'est une bonne nouvelle, des livres pour enfants qui résistent à l'abondance commerciale. « C’est un des enjeux de ce métier-là que de soutenir l’imaginaire des enfants qui peut nous ré-apprendre tant de choses, notamment à laisser nos peurs et nos conditionnements d’adulte de côté. »

Et ainsi voir la texture, les ombres et le grain de la vie et du monde. Valentine Laffitte : « Je ne me suis jamais vraiment sentie à l'aise lorsque je dessinais, dans le collage par contre j’ai trouvé une énorme liberté. Ça donne du mouvement, du volume, des superpositions. C’est casser le plan du papier et aller plus vers un jeu, dessiner avec les ciseaux, avoir les mains dans la matière. C’est un plaisir infini. »

Le résultat est une histoire chaleureuse et vivante dotée de plusieurs belles couches qui réinsuffle la vie et ajoute des dimensions à ce qui est plat. « Un enfant, c’est une boule d’énergie. Il est donc vraiment bon de pouvoir plonger dans la composition, d’être devant, derrière, en haut, en bas. D’être vraiment dans un truc à 360 degrés, quelque chose qui vit. »