1577 EXPO pelamide gladstone
Review
Score: 3 op 5

Expo 'Pélamide', la bonite a bon dos

Gilles Bechet
© BRUZZ
04/07/2017

La galerie Gladstone propose un dialogue aléatoire entre vingt-cinq œuvres d’artistes tout en retenue iconoclaste avec vingt-cinq poèmes de Tristan Tzara. On peut y voir des collisions, des collusions parfois, de sens, d’émotions et de formes.

L’unité (ou le désordre) d’une exposition de groupe tient souvent à peu de chose. Le fil rouge de ce Pélamide, arrivé à bon port chez Gladstone, n’est pas visible au premier abord. Il tient dans les mots et les poèmes de Tristan Tzara. La curatrice, Lilou Vidal, a décidé de faire correspondre aléatoirement les vingt-cinq œuvres présentées aux vingt-cinq poèmes publiés par le poète dada en 1908.

Il ne faut pas y chercher d’illustration directe mais plutôt un réseau de significations aléatoires, d’associations d’idées, un jeu de cadavre exquis entre des mots, des images et des objets qui n’auraient jamais dû se rencontrer.

Les œuvres exposées largement puisées parmi les artistes de la galerie s’y prêtent bien. Elles ont en commun une étrangeté diffuse, un semblant de mélancolie et comme des pelotes de sens et d’émotions cachées qui ne demandent qu’à être déroulées. On est accueilli par le lit de Marianne Berenhaut. Un matelas de paille grossière soutenant des sphères de verre fragiles et fatiguées.

Dans le poème correspondant, on peut lire: « les flammes éponges de verre les paillasses blessures paillasses ». Presque en face, toise l’Hermaphrodite souverain de Pierre Klossowski, le regard mélancolique, les jambes écartées « que je sois dieu sans importance ou colibri - ou bien le fœtus de ma servante en souffrance », écrit Tzara.

Un vague hibou
On n’est évidemment pas obligé de se plonger dans le recueil de poèmes mis à la disposition du visiteur. On peut se laisser dériver avec les courants, passer devant le beau dessin de Jamie Cameron, un vague hibou dans un halo irisé, contourner les collants rembourrés de Sarah Lucas, lovés comme un animal craintif, se rapprocher de la chaise à hermine de Victor Man.

À l’étage, encore bien des choses, un ironique h’m de Walter Swennen, une tache émouvante de Marisa Merz où quelques débris dessinent un visage. « Les os sont aussi des cuillères pour ton âme », susurre Tzara. Gabriel Kuri rassemble des coquillages et des mégots de cigarette hypertrophiés. Les oreilles et la bouche.

En manque d’idées, on peut se tourner vers le seau d’Ana Jotta et c’est la lumière. Il ne faut surtout pas s’en aller sans demander de jeter un coup d'œil aux livres de collages de Marianne Berenhaut conservés dans le bureau. Dans un esprit très dada, elle associe sur la page blanche des bouts de crayons, des clous, des morceaux de bois, de tissus et des canettes écrasées. Des poèmes sans mots.

> Pélamide. > 14/07, Gladstone Gallery, Brussels

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