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Review

Expo 'Sculpting Belgium': les trente sculptées

Gilles Bechet
© BRUZZ
19/09/2017

Une copieuse exposition s’intéresse aux créations de 29 sculpteurs belges des Trente Glorieuses, une période optimiste de recherches et d’expériences sur des formes qui ont redessiné le paysage de nos villes.

Une des premières choses qui frappe lorsqu’on parcourt ce panorama de la sculpture en Belgique au cours des trois décennies qui ont suivi la guerre, c’est à quel point elle a marqué l’espace urbain et redessiné le paysage. Si certaines des œuvres commandées à des artistes pour orner des places, des boulevards ou des jardins publics ont pu dérouter, voire choquer, à l’époque, elles nous sont aujourd’hui familières.

Aussi dissemblables que soient les œuvres des vingt-neuf artistes présentés, il s’en dégage une étonnante cohérence qui est renforcée par la présentation chronologique et thématique de l’exposition. Le parcours débute par Oscar Jespers, marqué par le cubisme et l’art déco, avec une série de visages d’une douce sérénité. Monique Guebels-Dervichian, qui fut son élève à la Cambre, est tout à fait singulière avec ses animaux empreints d’un primitivisme géométrique très particulier comme ce chien méchant qui aurait pu orner un temple dans la jungle.

Dans leur quête vers l’abstraction, les Strebelle, Roulin et Eijberg passent par la silhouette féminine qui commence par perdre la tête et les membres pour n’être plus qu’un corps qui bientôt va se dissoudre dans la forme pure. Totems, de bronze de bois, assemblages de formes sphériques et ovoïdes découpées et emboîtées se déclinent avec une grande variété. Une fois la figure humaine dépassée, les tensions se marquent entre le géométrique et l’organique, les pleins et les vides.

Aux côtés de la pierre, du bronze et de l’acier commencent à apparaître d’autres matériaux témoins de la modernité comme le plexiglas ou le polyester. La sélection aligne les grands noms à de belles surprises, comme Jean-Paul Laenen qui mêle les formes, les matières et les couleurs avec une grande liberté, ou encore Francis Dusépulchre dont les compositions, traitées avec une grande légèreté deviennent signes.

Au centre de la grande nef, une très belle fontaine de Pol Bury qui côtoie une grande fresque de Jo Delahaut. Les habitués de l’autoroute Bruxelles-Paris reconnaîtront la maquette en acier Corten de la grande sculpture de Jacques Moeschal qui marque le poste frontière entre les deux pays. Au sous-sol, il ne faut pas manquer les délicats pastels de Laenen et d’élégantes et mystérieuses sculptures lumineuses de Dusépulchre.

Dans une des galeries du haut, le travail de Vic Gentils et Camiel Van Breedam pourrait bien appartenir à une autre époque. Leurs assemblages-rébus poétiques de bouts de meubles et d’objets récupérés semblent tourner le dos, ou pour le moins marquer une pose, à cette quête lyrique et réfléchie d’une forme au mouvement parfait. En trente ans, la sculpture en Belgique n’a jamais cessé de se réinventer. Une parenthèse dorée qu’il ne reste plus qu’à ouvrir.

> Sculpting Belgium. > 23/12, La Patinoire Royale, Saint-Gilles

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