1585 Charlie Billingham at independent Regence
Review
Score: 3 op 5

Expo Zin Taylor & Charlie Billingham: les yeux au ciel

Gilles Bechet
© BRUZZ
26/09/2017

Double exposition chez Independent Régence avec les délicats mobiles de Zin Taylor et les variations et fugues de Charlie Billingham à partir de gravures satiriques du 18e siècle.

À l’étage de la Galerie Independent Régence, se déploie le travail de deux artistes représentés par la galerie berlinoise Supportico Lopez. Dans le premier espace, les mobiles du Canadien Zin Taylor pendent autour du puits de lumière comme les accessoires d’une cérémonie indéchiffrable. Les formes sont simples et délicates, suspendues à une tige noire. Même s’il y a bien quelques grappes d’yeux, les formes se suffisent à elles-mêmes.

Par le regard du spectateur, elles deviennent des signes qui se mettent à raconter des histoires. Leur aspect poli rappelle les objets et rebuts échoués sur une plage après avoir été mille fois retournés par les vagues. Les couleurs limitées au noir et au blanc pourraient renvoyer au modernisme, mais leur côté organique suggère plutôt un assemblage intuitif et automatique de matériaux trouvés. Entre figuration et abstraction, les mobiles de Zin Taylor sont comme des fragments de pensée en suspension.

Un musicien improvisateur
L’Anglais Charlie Billingham présente une série de peintures réalisées pour cette exposition bruxelloise où il met à nouveau en scène ses personnages puisés dans les gravures satiriques du 18e siècle. Ce qui l’intéresse, ce sont les attitudes, les postures de ces bourgeois emperruqués, des hommes, dont il n’épargne aucune verrue sur le nez, ni double menton. On croirait presque les entendre roter de satisfaction.

Ils sont saisis en plan rapproché sans aucun élément de décor. Une larme sur la joue, un nuage de fumée de pipe repoussé des lèvres en rajoutent sur l’intimité mais quand leur perruque et leur chapeau se sont envolés, ils sont réduits au ridicule. Son trait fluide et libre fait penser à l’agrandissement d’un trait d’imprimerie un peu baveux. Les portraits ne sont pas simplement alignés l’un à la suite de l’autre car Billingham a aussi peint, à même le mur, des frises de motifs colorés sur lesquels il dispose ses peintures.

Entre décadrage et recadrage, il traite ses personnages comme un musicien improvisateur s’empare d’un thème. Les codes graphiques qu’il met en jeu sur et autour des toiles renvoient à une installation dans la vitrine d’un magasin, aux murs d’un club masculin réinventé ou aux pages d’un magazine. Par son traitement coloré et graphique distancié, il neutralise le côté naturaliste ou historique des caricatures qui ne renvoient plus au passé mais à la vanité et la prétention universelle des hommes.

> Zin Taylor & Charlie Billingham. > 07/10, Independent Régence, Bruxelles

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