Anima : tour du monde en images

Luc Joris
© Agenda Magazine
24/02/2014
(Le vent se lève)

Pour le printemps, il faut encore attendre. Mais quoi qu’il en soit, le festival bruxellois Anima garantit un regard plein de fraîcheur sur les nouvelles perles du monde du cinéma d’animation. L’événement est à présent partenaire officiel des prestigieux Academy Awards. Concrètement : le Grand Prix dans la catégorie court métrage sera en lice pour les Oscars. Voici quelques incontournables du programme.


LE VENT SE LÈVE
Chaque film d’ouverture est en quelque sorte une prise de position par rapport à ce que le festival défend. C’est certainement le cas pour Le vent se lève, un magnifique long métrage sur un jeune homme qui rêve de devenir pilote mais qui ne le pourra jamais à cause de sa mauvaise vue. En d’autres termes : distraire le spectateur mais aussi le toucher et l’emmener en voyage vers une technique tourbillonnante. Mais Le vent se lève est aussi un hommage à Miyazaki : le maître japonais de 73 ans a fait savoir que c’était son dernier film. Ce mélodrame poignant et très personnel est conçu comme un trip nostalgique à travers le Japon d’avant la Seconde Guerre mondiale. Mais cette épopée, dans un beau style naturaliste, constitue aussi une synthèse de tout ce que Miyazaki a fait et de ce qu’il symbolise.
28/2, 20.00 (VO) & 2/3, 16.00 (VF), Studio 4


BILL PLYMPTON

S’il fallait encore trouver des mots pour décrire l’œuvre du dessinateur new-yorkais et véritable légende vivante Bill Plympton, on pourrait dire que c’est une variation élastique sur le nonsense satirique du magazine américain MAD - mais alors celui de ses sommets subversifs, dans les années 50 et 60.

Plympton, le seul et unique roi du film d’animation indépendant, viendra non seulement donner une master class (4/3, de 10 à 17 heures) mais il présentera aussi son dernier long métrage Cheatin’. Une romance sans dialogue, aussi hilarante que sombre, où la jalousie et la vengeance entravent sans arrêt l’amour. Le style unique de Plympton, dessiné à la main, a l’énergie d’un tourbillon surréaliste tandis que son humour est délirant et extravagant.
1 & 8/3, 19.30, Studio 4


LA NUIT ANIMÉE
Au cœur d’Anima, il y a deux volets de compétition : C’est du belge et Best of Shorts. Mais à côté de ces programmes très appréciés, le vrai sommet du festival, c’est La Nuit animée : une compilation variée de 50 courts métrages venant de tous les coins du monde.
L’occasion idéale de voir les films les plus drôles, particuliers, osés ou trash qui ont été produits l’an dernier. Ce programme éclectique dure 210 minutes, divisées en trois parties. Qu’il s’agisse d’un clip animé en papiers découpés, d’un film de science-fiction abstrait avec des objets métalliques ou d’une nouvelle perle en animation digitale, la confrontation de tous ces univers différents, de ces stimuli sensoriels et de ces films aux techniques et aux styles les plus divers est étourdissante. Et souvent drôle.
8/3, 21.30, Studio 4


BELVISION
Avec nWave Pictures, Bruxelles peut se targuer d’avoir un studio d’animation renommé. C’était également le cas dans les années 50, lorsque Belvision attirait l’attention d’Hollywood. Ce studio – alors installé dans le fameux « bâtiment Tintin » à la Gare du Midi – était l’œuvre de Raymond Leblanc, cheville ouvrière des éditions Le Lombard.
Belvision était même le plus grand studio de production européen, avec une longue liste de dessins animés et de séries basés sur des personnages de bande dessinée comme Astérix, Les Schtroumpfs et bien évidemment le reporter à houppette. L’histoire du studio est aujourd’hui retracée dans un livre signé par Daniel Couvreur et Paulette Smets, ancienne coloriste de Belvision. Ils viendront présenter le livre au festival, qui projettera aussi le documentaire Belvision, la mine d’or au bout du couloir.
6/3, 17.00, Studio 1


PORTRAITS DE VOYAGES
En 2007, le dessinateur et réalisateur français Bastien Dubois est parti à Madagascar. De ce voyage, il a tiré Madagascar, carnet de voyage, un magnifique documentaire en forme de road-movie qui mêle dessin, photographie, peinture et broderie.
Dans Portraits de voyages, Dubois reprend le principe de son court métrage africain couvert de récompenses et nominé pour un Oscar. La différence, c’est qu’il est conçu comme une série de vingt portraits de voyage de 3 minutes chacun sur autant de personnages et de pays, d’Haïti au Japon en passant par le Yémen et l’Antarctique. Cette fois encore, Dubois se sert de différentes techniques, de l’aquarelle et la rotoscopie à la motion capture. Le résultat ? Un beau journal de voyage à la Jacques de Loustal, un dessinateur justement très apprécié par Dubois.
8/3, 17.30, Studio 5


THEODORE USHEV
« Du vomi de chat ». C’est en ces termes que quelqu’un a décrit un jour une affiche de l’artiste plasticien Theodore Ushev. Le magazine de cinéma britannique Sight & Sound s’est exprimé de manière plus nuancée à son égard : « un des cinéastes d’animation contemporains les plus excitants, pertinents et provocants ».
Le Canadien d’origine bulgare doit cette réputation à son design utilisant les nouveaux médias et des courts métrages comme Les journaux de Lipset et Gloria Victoria, un magistral message antiguerre. Ses films sont souvent symphoniques et marquent par leur jeu dynamique de formes et de couleurs, un élément auquel Ushev donne corps en faisait référence à des courants d’avant-garde comme le constructivisme et le vorticisme. Anima présente une compilation de ses meilleurs courts métrages. Un must pour les amateurs d’art en mouvement.
3/3, 17.30 & 6/3, 20.00, Studio 5


ANIMA • 28/2 › 9/3, €6,50/7,50 (Pass: €25/65), Flagey, Heilig Kruisplein/place Sainte-Croix, Elsene/Ixelles, 02-502.63.47(NL)/02-502.70.11(FR), www.animafestival.be

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