Au bout du conte

Au bout du conte ne rapportera pas beaucoup de nouveaux fans au duo d’acteurs-réalisateurs Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Mais ceux qui ont apprécié leurs trois films précédents - Comme une image, Le Goût des autres et Parlez-moi de la pluie - peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Ils restent de fins observateurs des petits travers de l’homme capricieux et de son vaillant bâclage dans des domaines comme l’amour. Bien des scénaristes peuvent prendre exemple sur leurs dialogues. En tant que réalisatrice, Jaoui veille à ce que les nombreux acteurs aient suffisamment d’espace de manœuvre. Cette fois, elle rehausse sa mise en scène sans fioriture de clins d’œil ludiques à des contes comme Cendrillon et Le Petit Chaperon rouge. Mais ça n’est jamais intéressant visuellement. Et si nous pouvons nous permettre de chicaner 5 secondes de plus : ce film choral doux-amer aurait pu être plus court.

Certaines scènes sont redondantes. Mais plus d’une fois, les lèvres du spectateur esquissent un sourire. Bacri reprend son personnage de grincheux qui ne comprend pas que c’est surtout lui-même qu’il contrarie. Agnès Jaoui se réserve le rôle d’une actrice ratée qui, en tenue de fée, prépare les enfants dans une école de théâtre, mais s’offre une attaque contre une vieille à la ridicule phobie des rides. Benjamin Biolay joue Le Grand Méchant Loup. Les thèmes sont la superstition et l’amour sous toutes ses formes.

Au bout du conte ●●
FR, 2012, dir.: Agnès Jaoui, act.: Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer, 112 min.