Brussels Film Festival : tapis rouge à Flagey

Niels Ruëll
© Agenda Magazine
17/06/2013
Le Brussels Film Festival n’est pas Cannes ou Berlin, ni même San Sebastián ou Londres, soyons parfaitement honnêtes. Mais tout est réuni pour vivre une belle fête du cinéma à Flagey : des invités prestigieux, des projections en plein air, des concerts, une chouette place, des cafés, des restaurants, la belle saison (espérons-le) et un paquebot rempli de films.

Kapringen
En parlant de paquebot. Le festival s’ouvre sur un drame danois qui nous parle d’un bateau capturé par des pirates somaliens. Les scènes à bord alternent avec les scènes au quartier général de l’armateur à Copenhague. Minutieusement, on nous révèle les longues négociations à propos de la rançon. Conscient que des vies sont en jeu, l’armateur négocie la somme.

Kapringen est le premier long métrage de Tobias Lindholm. En tant que scénariste de Submarino et The Hunt, il a largement contribué à l’éclosion de Thomas Vinterberg. Les rôles principaux sont confiés à des acteurs qu’il a découverts au cours de la réalisation de la série politique Borgen.

Camille Claudel
Ce n’est ni le premier ni le dernier film à propos de Camille Claudel (1864-1943). Son histoire est bien trop puissante pour cela. Claudel était une sculpteuse incroyablement douée qui devait se battre pour son art. Elle était aussi la maîtresse d’Auguste Rodin. Et elle a perdu son combat contre la folie. L’artiste maudite est incarnée par Juliette Binoche. Mais il est difficile de comparer sa Claudel avec celle d’Isabelle Adjani.

Le film est réalisé par Bruno Dumont et cela a donc d’importantes conséquences. Le philosophe réalisateur de La Vie de Jésus, Flandres et Hors Satan se délecte d’un naturalisme glaçant, il prend plaisir à explorer les méandres les plus sombres de l’âme humaine. Il s’agit d’un des douze films en compétition pour le Golden Iris du meilleur film. On retrouve dans le jury le réalisateur Joachim Lafosse (À perdre la raison) ainsi que l’acteur, auteur et réalisateur Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster).

Ginger & Rosa
Elle Fanning, la jeune fille de Somewhere, la machine à prix de Sofia Coppola, et Alice Englert, la fille de Jane Campion, incarnent les rôles principaux : deux jeunes meilleures amies qui découvrent le monde ensemble. La première cigarette, les premières discussions politiques, le premier baiser et le désir d’en vivre plus. Elles rêvent de révolution et de beaux jeunes hommes.
Ces idéalistes perdent leur innocence dans le Londres des swinging sixties, ce que renforce la bande son très jazz. Le réalisateur Sally Potter (Orlando, The Tango Lesson) a le bon goût de travailler avec Robbie Ryan qui a signé le travail de caméra de Wuthering Heights. Ginger & Rosa est l’un des 14 films du Panorama.

Bertrand Tavernier
Il existe peu de personnages qui aiment tellement le cinéma, connaissent autant le septième art et peuvent aussi bien en parler que Bertrand Tavernier. Il est devenu un des meilleurs journalistes de cinéma au monde parce qu’il préfère réaliser des films.
De bons et d’excellents films tels que La Mort en direct, Round Midnight et In the Electric Mist. Tavernier succède à Peter Greenaway en tant qu’invité d’honneur du festival. En plus de deux master classes et d’une conférence, il présentera le drame en costumes La Princesse de Montpensier. La Cinematek lui consacre une rétrospective.

Charlotte Rampling
Dans le film de clôture I, Anne, Charlotte Rampling incarne une femme fatale qui fait battre le cœur de l’inspecteur Gabriel Byrne (In Treatment). Et on le comprend. Ce regard. Cette présence. Cette silhouette. Rampling a 67 ans, et la classe ne connaît pas l’âge. Le réalisateur ne se lasse pas de ses jambes et de ses pieds. Il faut dire qu’il les connaît bien, puisque Barnaby Southcombe est le fils de Rampling.
Ils seront d’ailleurs tous les deux à Bruxelles. Vous voulez percer le mystère Rampling ? Dans son documentaire The Look, Angelina Maccarone dresse un portrait intime de la légende de The Damned, Swimming Pool et Max mon amour.

Charles Bradley : Soul of America
Le festival déballe dix documentaires musicaux. On y verra et entendra entre autres Daan, Peaches, Bent Van Looy, The National et Pussy Riot. Nous vous conseillons Charles Bradley: Soul of America, fascinant en raison d’un timing particulier. Le réalisateur Brien Poull a filmé Charles Bradley pendant la préparation de No Time for Dreaming, qui est devenu un disque légendaire, inutile de le dire. Et vous savez sans doute qu’il a mis fin à des années de galère.
Mais c’est encore autre chose de voir Bradley travailler à cette œuvre, alors qu’il met fin au rôle qu’il a tenu toute sa vie : celui d’imitateur de James Brown. Pour la première fois, il monte sur scène en tant que lui-même. Presqu’aussi émouvant que sa musique.

Cinéma à ciel ouvert
Si le ciel arrête de nous tomber sur la tête, le festival nous proposera des projections (gratuites) en plein air pour assurer l’ambiance dont tout festival a besoin. On y retrouvera encore plus de films belges. Vers 22h30 (à la nuit tombée), on découvrira sur la place Sainte-Croix des hits tels que The Broken Circle Breakdown de Felix Van Groeningen ou À perdre la raison de Joachim Lafosse. Vous les avez déjà vus? Essayez Mobil Home de François Pirot ou Offline de Peter Monsaert, deux très bons premiers films.

Brussels Film Festival • 19 > 26/6, film: €6,50/7,50, short film: €5, pass (5 films): €25, Flagey, Heilig Kruisplein/place Sainte-Croix, Elsene/Ixelles, www.brff.be

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