1758 Notturno Giafranco Rossi

Notturno, le dernier documentaire de Giafranco Rossi

Chacun sa spécialité. Celle de l'artisan itinérant Gianfranco Rosi est de rafler les premiers prix des plus grands festivals de cinéma avec des documentaires mosaïques qui humanisent une réalité complexe.

La sortie imminente au cinéma de son dernier film, Notturno, sert d'excuse à Flagey pour ressortir brièvement ses deux précédents joyaux. Avec Sacro GRA, il a remporté le Lion d'or du festival de Venise, une première pour un documentaire. Il s'agit d'une mosaïque de portraits de personnes qui vivent le long du Grande Raccordo Anulare (GRA), le périphérique hyper-utilitaire qui entoure Rome à la circulation effrénée. Comme celui d'un aristocrate appauvri qui a transformé son château en chambre d'hôtes et en studio de cinéma, d'un botaniste ou d'un pêcheur d'anguilles qui ne jure que par la tradition.

Le très humain Fuocoammare, qui a reçu l'Ours d'or à Berlin, est un merveilleux patchwork de personnes dans une situation exceptionnelle.

Le très humain Fuocoammare a, quant à lui, reçu l'Ours d'or à Berlin. Ce film aussi est un merveilleux patchwork de personnes dans une situation exceptionnelle. Après des mois d'acclimatation, Rosi a tourné sa caméra vers les habitants de Lampedusa, l'île où des centaines de réfugiés s'échouent quand ils ne se noient pas. En apparente contradiction avec le reste de l'Europe, les habitants de l'île ne peuvent s'empêcher de réagir avec indifférence ou agressivité face aux réfugiés et d'aider quand ils le peuvent. Pas besoin de texte ou d'explications. Les images alarmantes parlent d'elles-mêmes.

Il en va de même pour Notturno. Pour ce film, Rosi a voyagé pendant trois ans dans le no man's land ravagé par la guerre et le terrorisme entre la Syrie, l'Irak, le Kurdistan et le Liban. La beauté des images contraste énormément avec l'horreur et la misère passées et présentes. Une mère pleure sa fille enlevée par Daech ou son fils torturé à mort. Un chasseur navigue à la lumière des torchères. Un enfant dessine l'horreur invraisemblable dont l'EI s'est montré capable. Un film qui risque de vous laisser sans voix.

GIANFRANCO ROSI
16 > 30/6, Flagey, www.flagey.be

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