Garage29 : carte blanche en noir

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
26/11/2013
La Balsamine offre une carte blanche tout en noirceur au collectif Garage29. Interrogeant l’étrange beauté du sac-poubelle, les artistes contaminent tout le théâtre avec des spectacles, des performances, des installations, un concert et un dîner totalement noir.

Ce sont des petits rigolos chez Garage29 : la Balsamine leur propose une carte blanche et le collectif d’artistes propose un menu noir. Entièrement noir ! Un spectacle d’abord, Monsters, mélange de danse, de cirque et de musique, mis en scène par Sabina Scarlat et Nicanor de Elia, pour interroger la monstruosité, la laideur et la beauté à partir d’une matière insolite et noire : le sac-poubelle. Le spectacle se décline en deux versions, adulte et jeune public, et s’accompagne d’un atelier destiné aux parents et aux enfants, pour triturer ce fameux sac plastique, autour des thèmes du monstrueux et de l’obscurité. L’événement se clôturera par un « black dinner », dîner-concert décliné lui aussi sur le thème du noir. Pâtes à l’encre de seiche et boudin noir ont des chances d’atterrir dans votre assiette !

Drôle de matière, le sac-poubelle, comme point de départ ?
Sabina Scarlat : C’est une matière envoûtante, forte, violente et belle. Un jour, l’un de nous s’est mis à s’amuser avec un sac -poubelle et l’autre a dit : « Et si on en faisait un spectacle ? » Nous avions envie de décliner cette matière dans tous les sens, de retrouver la beauté d’un objet d’habitude rejeté, caché par la société. Nous avions envie de contaminer tout l’espace de la Balsamine avec cette matière. C’est pourquoi, en marge du spectacle, il y aura des installations, des performances d’artistes que nous invitons et à qui nous donnons carte blanche sur le thème de la noirceur, mais aussi un atelier, un concert et un dîner tout noir. Plus qu’un spectacle, nous voulions que ce soit un véritable événement, qui se mêle à la vie du lieu. Pendant le repas, les gens pourront aussi nous manger des yeux et des oreilles puisque nous proposons un objet hybride, entre concert et performance, sur des compositions qui se baladent entre rock, électro, pop et tango. On y récupère en quelque sorte les déchets de notre travail, certaines des pistes que nous avons développées mais que nous n’avons finalement pas intégrées à Monsters.

La contamination est aussi physique dans Monsters, qui allie le cirque et la danse ?
Nicanor de Elia : Nous avons axé notre travail sur le corps, car nous sommes avant tout danseurs, même si, personnellement, je viens à l’origine du cirque. J’étais jongleur mais j’ai l’impression d’aller ici beaucoup plus loin que la simple manipulation d’un objet. On est plutôt dans une déclinaison absolue de l’objet, on le traite dans toutes les directions, on en vient même à être manipulé par lui, englouti, pénétré par cet objet-là. Un objet qui contamine la musique, la scénographie, le lieu. On déplace les limites, le cadre.

Pourquoi développer un volet jeune public ?
Scarlat : Nous avons présenté une étape de travail au Bronks, et expérimenté des installations. Les enfants entraient dans ces installations pour se rouler dans le plastique, créer des personnages, des monstres. Même les parents sont rentrés dans le jeu. L’atelier, à la Balsamine, est destiné à la fois aux parents et aux enfants, et permet de toucher la matière qu’ils voient dans le spectacle.

CARTE BLANCHE GARAGE29 • 29/11, 20.30 & 30/11, 16.00, Théâtre de la Balsamine, avenue F. Marchallaan 1, Schaarbeek/Schaerbeek, 02-735.64.68, www.balsamine.be

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