À la question de savoir quand elle réaliserait à nouveau un film, Yolande Moreau nous avait répondu il y a 254 numéros qu’elle avait en tête un scénario sur des handicapés mentaux mais qu’elle voulait d’abord visiter encore quelques institutions parce que « tout imaginer, ça ne suffit pas ». Le successeur de son premier film très réussi Quand la mer monte (2005) s’est finalement laissé attendre pendant huit années. En mai dernier, Henri a clôturé la 45e édition de la Quinzaine des Réalisateurs et sort aujourd’hui dans les salles en France et en Belgique. C’est devenu un film avec des scènes poétiques, de solides interprétations des deux rôles principaux (le metteur en scène italien et éternel rebelle Pippo Delbono et l’excentrique Candy Ming, déjà repérée dans Mammuth), de l’humour et beaucoup, beaucoup trop de pigeons métaphoriques.
Avec son grand cœur et sans faux sentiments, Moreau prend parti pour deux âmes de plus en plus solitaires, que l’on a trop vite rangées dans la marge : un cuisinier déprimé qui, après la mort de sa femme, renforce son penchant pour la bouteille et une simple d’esprit placée dans une institution. Ils trouvent une consolation dans les bras l’un de l’autre, mais jusqu’où peut aller leur rapprochement ? Regarder le monde par les yeux de Moreau la cinéaste, c’est rafraîchissant. Mais ce monde est pratiquement immobile. Il n’y a pas de rythme dans le film, les personnages évoluent à peine et exactement dans la direction qu’on attendait. À moitié réussi.

HENRI ●●
FR, 2012, dir.: Yolande Moreau, act.: Pippo Delbono, Candy Ming, 107 min.

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