Out Loud! Hong Kong Dong

Tom Zonderman
© Agenda Magazine
07/06/2012
Comme le veut la coutume annuelle, le Beurschouwburg convoque pendant un mois des groupes singuliers sur son toit à l’occasion du festival Out Loud!, où se mêlent musique et cinéma. Cette semaine, Hong Kong Dong a l’honneur de fouler le toit-terrasse.

Hong Kong Dong a fait ses débuts l’année dernière avec l’EP Lesbians Are A Boy’s Best Friend. Il y a un mois, l’association formée par Boris et Sarah Yu Zeebroek, frère et sœur, et Geoffrey Burton - auxquels s’ajoute en live Lennart Jacobs, batteur de Germans - l’a complété d’un album, Sweet Sensations. Dans le monde délirant d’Hong Kong Dong, Prince rime avec Devo et Liars avec Matthew Dear. Les chansons cahotent entre electronica en rut, ambient, pop siphonnée, motifs orientaux, funk rebelle et noise brûlante.
Le trio opère depuis Gand, mais a également accumulé pas mal d’expérience au niveau international. « Sur Facebook, la plupart des réactions que nous recevons viennent de francophones », explique Boris. L’année dernière, Hong Kong Dong a suivi la star française Cali en tournée, en première partie et pour l’accompagner sur scène. « Cali est l’exact opposé de ce que nous faisons et c’est justement un défi de jouer pour un public très varié », dit Sarah Yu. « Il y a toujours des gens qui vous aiment et des gens qui vous détestent ». Le groupe a également pu élargir son public aux fans de Soulwax, de Digitalism, de Deerhoof et, début 2012, de dEUS.

Vous faites tout vous-mêmes, de la production à la pochette. Est-ce que vous avez une immense confiance en vous ou est-ce une question de contrôle?
Sarah Yu Zeebroek: Peut-être bien que nous sommes des maniaques du contrôle, mais d’un autre côté, c’est aussi un défi de tout décortiquer à trois. Quand tout finit bien, la satisfaction est d’autant plus grande.
Boris Zeebroek: Sarah et moi sommes peut-être encore un peu novices, mais Geoffrey a lui déjà beaucoup d’expérience, en tant que musicien (notamment pour Arno et Daan, NDLR), mais aussi en tant que producteur. Ça aide.
Geoffrey Burton: Chacun fait son possible. Il ne s’agit pas de qui fait quoi, mais de comment nous nous influençons l’un l’autre.
Sarah yu: Les choses passent de l’un à l’autre, constamment. C’est une sorte de calumet de la paix que l’on fait circuler (rires).
Geoffrey: On peut voir ça comme une quête de notre propre univers.
Cet univers est souvent décrit comme absurde et avant-gardiste. Vous voyez vous aussi les choses comme ça?
Sarah Yu: Eh bien, c’est très difficile de juger sa propre musique. Mon père (le dessinateur et humoriste flamand Kamagurka, habitué du petit écran, NDLR) a dit il n’y a pas longtemps qu’il nous avait mal éduqués (rires). Il y a plein de choses qui nous semblent normales et que les autres trouvent super bizarres. Et inversement. Nous avons grandi avec Zappa, Beefheart et des groupes comme The Residents, cela a aussi une influence.
Boris: Lors de la présentation de l’album, les enfants ont réagi avec beaucoup d’enthousiasme. C’était sympa. Les enfants écoutent la musique d’une manière plus intègre, sans penser en termes de cases. C’est ce que nous essayons de faire nous aussi. En tant qu’adulte, il ne faut jamais perdre l’enfant que l’on a en soi. Certains groupes disent qu’avec leur nouvel album, ils sont devenus adultes. Ça veut dire quoi ? Peut-être que nous devenons « plus enfants » (rires).
Sarah Yu: Picasso a dit un jour qu’il avait essayé pendant toute sa vie de dessiner comme un enfant.
Geoffrey: C’est de la pop music, on a plus besoin d’imagination que de savoir-faire.
Vous laissez la créativité l’emporter sur la virtuosité.
Boris: La virtuosité pure est ennuyeuse. Mais si on y associe quelque chose de créatif ou de ludique, ça peut devenir intéressant.
Geoffrey: La virtuosité est à la portée de tous, mais la créativité, et l’imagination, ce n’est pas donné à tout le monde.
Sarah Yu: Techniquement, Lou Reed n’est ni un guitariste ni un chanteur exceptionnel, mais ses chansons sont sublimes et la manière dont il les joue est unique. C’est ça que l’on recherche.
Geoffrey: Meg White me manque. C’est la Moe Tucker de notre époque (rires).
Un de vos morceaux les plus apaisés s’intitule I’m the Wind. Est-ce l’une de ces «sweet sensations» du titre de l’album?
Sarah Yu: (Elle réfléchit) Pour moi, oui. Le vent peut être très doux. Et aussi sensuel. Vous avez déjà essayé de vous balader dehors sans culotte ? (rires)

9/6, 22.00

Out Loud!
6 > 30/6 • 22.00 (concerts), 22.30 (films), gratis/gratuit/free
Beursschouwburg rue A. Ortsstraat 20-28, Brussel/Bruxelles,
02-550.03.50, tickets@beursschouwburg.be, www.beursschouwburg.be

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