Afrikän Protoköl : la différence nourrit l'esprit

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
16/10/2013
Afrikän Protoköl, projet « burkinabelge » né pendant un voyage du saxophoniste bruxellois Guillaume Van Parys (en bas à droite sur la photo) au Burkina Faso, vient de terminer son premier EP Call For Transformation, mêlant afrojazz et sonorités tradi-modernes et démontrant musicalement que la différence nourrit l’esprit.

« C’est avant tout une aventure artistique et humaine. Plus que faire de la musique ou du pognon, on veut véhiculer un message », explique Van Parys, qui a travaillé dans la coopération au développement avant de se lancer dans ce projet. « Je me suis vite rendu compte que même dans la coopération, les rapports humains sont inégaux, biaisés. Des institutions viennent avec beaucoup d’argent, concluent un deal avec les Africains qui n’en ont pas. C’est une logique assez bizarre. Je voulais mettre sur pied un vrai échange culturel et un apprentissage mutuel. Dans Afrikän Protoköl, ce ne sont pas les Blancs qui disent aux Africains comment faire. Au contraire, jouer avec ces gars, c’est pour nous un apprentissage au quotidien ! »

Le groupe est composé de musiciens de la scène jazz belge comme le saxophoniste Toine Thys et d’une section rythmique 100% burkinabé. Le trompettiste Laurent Blondiau est coach de la rencontre interculturelle. Ils ont enregistré un EP et préparent un album avant le retour des musiciens en Afrique. « Le nom Call for Transformation est un hommage à l’un de mes inspirateurs, Steve Coleman, saxophoniste afro-américain qui a aussi mené des projets métissés dans l’afrojazz », raconte Van Parys. « On veut que les gens se transforment : leurs valeurs, leurs visions de la société. On veut insuffler quelque chose de nouveau, à contre-courant de la société renfermée du chacun sur soi. Même si on ne dit rien (la musique est instrumentale, NDLR), le projet en soi montre déjà la réussite d’un métissage de différentes cultures pour créer une plus-value artistique et humaine ».
En parlant de plus-value, Moïse Ouattara rentrera au Burkina avec une batterie. Résultat d’une plaisanterie lors d’un concert où Ouattara était présenté comme « batteur sans batterie » (il n’a jamais eu les moyens de s’en payer une). Un spectateur est venu offrir son instrument après le concert. Comme quoi la générosité artistique est contagieuse !

AFRIKÄN PROTOKÖL 18/10, 22.00, gratis/gratuit/free, L’Horloge du Sud, Troonstraat 41 rue du Trône, Elsene/Ixelles, 02-512.18.64, www.horlogedusud.be & 23/10, 20.30, gratis/gratuit/free, Magic Mirrors, Spanjeplein/place d’Espagne, Brussel/Bruxelles, www.magicmirrorsbxl.com

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