Albin de la Simone : de l’ombre à la lumière

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
22/11/2013
(© Serge Leblon)

Certains ont de longs pieds mais, vu leur taille, ça passe plutôt inaperçu. Ainsi, Albin de la Simone est une des plus grandes pointures de la chanson française. Pourtant, le garçon est plutôt discret. Parallèlement à sa carrière de chanteur, il met régulièrement ses talents musicaux au service des plus grands noms de la chanson (Adamo, Arthur H, Alain Souchon, Vanessa Paradis...). En solitaire, l’artiste cajole son piano et arrache de jolis mots à un quotidien (extra)ordinaire. Sur son dernier album, Un homme, Albin de la Simone se raconte tout en finesse. Il chante ses amours (La première femme de ma vie), ses angoisses (Mes épaules) et ses faiblesses, entame un dialogue sensuel avec Emiliana Torrini (Moi Moi) et s’impose en dix chansons comme un des mecs de l’année.

On vous perçoit souvent comme un musicien de l’ombre. Comment l’expliquer ?
Albin de la Simone : Assez facilement : on s’en tape complètement du pianiste qui joue derrière ! Ce qui compte, c’est la vedette qui se donne au micro. Quand je travaille avec d’autres personnes, j’évite de surdimensionner mon apport. Je trouve ça assez logique d’être dans l’ombre. Par contre, quand j’endosse le rôle de chanteur, j’essaie de prendre toute la lumière.
Par le passé, vous avez réussi à faire chanter Feist en français. Cette fois, c’est l’Islandaise Emiliana Torrini qui s’y colle. Comment convertissez-vous ces chanteuses à la langue de Gainsbourg ?
De la Simone : J’ai mon petit secret. Comme elles ne parlent pas français, je m’adapte. Sur tous les ordinateurs Apple, on trouve un logiciel de traitement de texte assez basique qui peut lire le texte à voix haute. On peut choisir le débit, mais pas le narrateur : c’est toujours un robot anglais qui parle. Alors, si on veut entendre « mais », il faut écrire « mah », sinon il dit « maïs ». Du coup, le texte que j’ai envoyé à Emiliana Torrini ne ressemblait à aucune langue connue dans le monde. Mais une fois lu par le robot, ça sonnait parfaitement français. Emiliana n’avait plus qu’à écouter la phonétique des mots pour les chanter comme une véritable bilingue.

Mes épaules parle de toutes les appréhensions qui découlent d’une naissance. Le manque de confiance, ça vous caractérise ?
De la Simone : Oui et non. D’un côté, j’éprouve une confiance inébranlable : j’avance sans me soucier de l’avenir. D’un autre côté, j’ai une fâcheuse tendance à douter. Ce qui, évidemment, affecte méchamment ma confiance. Quand on évoque Mes épaules, on me parle souvent de la paternité. En réalité, trois lignes seulement abordent véritablement ce sujet dans la chanson. Au final, c’est ce que les gens retiennent vraiment. Je trouve ça amusant.
Pour composer l’album Bungalow, vous étiez parti chercher l’inspiration en Indonésie. Qu’en est-il cette fois-ci ?
De la Simone : Quand je suis parti à Bali, ce n’était pas pour trouver l’inspiration, mais pour profiter d’un contexte suffisamment zen. Je reste persuadé que le calme extérieur a des répercussions sur notre ressenti intérieur. Pour Un homme, je suis resté à la maison. Je n’avais pas envie de devoir m’extraire de la réalité pour écrire des chansons. Du coup, j’ai décidé de mêler davantage mon quotidien à ma vie d’artiste. J’ai multiplié les concerts et les exercices d’écriture tout en continuant à aller faire mes courses au supermarché. Avant, j’étais incapable de concilier ces choses-là.

ALBIN DE LA SIMONE + LE YÉTI 25/11, 19.30, €17/20, Botanique, Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, www.botanique.be

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