BRNS ne se prend pas la tête

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
18/05/2012
En deux temps, trois mouvements, BRNS (prononcez « Brains ») a érigé ses quatre consonnes au cœur de l’actualité. Énergique et décomplexée, la pop de la formation bruxelloise transpire l’indépendance et la rage adolescente. Propulsé par le tube Mexico, le quatuor persiste et signe Wounded, un mini album qui voit grand.

L’émergence de BRNS a des allures de conte moderne. C’est une ascension 2.0 : simple, virale et efficace. Début 2010, quatre garçons bidouillent sur un laptop, accrochent des mélodies nerveuses sur les cordes d’une guitare électrique et combinent quelques rythmiques excentriques pour, finalement, accoucher de trois morceaux. « On peut vraiment les considérer comme les bases du projet », explique le multi-instrumentiste Antoine Meersseman, un des quatre chanteurs de BRNS. Car chez eux, le processus est démocratique : tout le monde donne de la voix. « Cela répond d’abord à la volonté de se démarquer d’une formule classique où un chanteur campe derrière son micro. On souhaitait aller vers quelque chose de plus compact et frontal. Pour ça, on se retrouve bien à travers des groupes comme Le Loup, Menomena ou Animal Collective ». Les références musicales de BRNS s’agitent là-bas, de l’autre côté de l’Atlantique. Pour réduire un peu plus les distances qui séparent la Belgique des autres continents, BRNS a la bonne idée d’intituler son premier single Mexico : une échappée formidable, cadencée par des harmonies vocales d’une rare intensité. Une fois ses trois premiers morceaux exposés sur la toile, le groupe publie un vinyle 45 tours pour appuyer son tube (Mexico). L’objet suscite passion et convoitise. Il est aujourd’hui épuisé. Face à cet emballement foudroyant, BRNS avance sereinement. « On connaît nos limites. Si nos débuts remontent à 2010, on a encore connu quelques chamboulements en cours de route : des changements de line-up ou de petits revirements esthétiques. Du coup, on évite de se précipiter. On n’a pas envie de publier n’importe quoi, n’importe comment. Ce serait une erreur. Notre processus créatif est encore en mouvement. Alors, pour faire suite au 45 tours, on a préféré se concentrer sur l’enregistrement d’un mini album ».


Pas de concession

Wounded
conduit ses sept morceaux aux frontières de la pop moderne. Où BRNS fait valoir son besoin d’expérimenter, de jeter des mélodies alambiquées par-dessus des chœurs exaltés. Pour illustrer la pochette de ce mini album, les musiciens ont fait appel aux services du chanteur et dessinateur Carl Roosens. « Pour réaliser nos visuels, nous avons une seule ligne de conduite : bosser avec des gens dont nous apprécions le travail. Sans jamais chercher à dénaturer leurs idées ». Par le passé, le groupe s’était déjà tourné vers un artiste issu du street art pour réaliser l’étrange visuel de son 45 tours. « Dans l’esprit, on cherche d’abord à mettre mal à l’aise, à déranger et interpeller ». BRNS imagine ici un futur pop et coloré : une musique qui s’impose naturellement, sans chercher à plaire. « On n’est pas du genre à monter un vilain plan marketing pour gagner les faveurs du public. On tient à notre intégrité. D’ailleurs, si on devait absolument bosser avec un producteur extérieur, on se tournerait volontiers vers un gars comme Steve Albini, quelqu’un qui dénigre la hype, un mec qui vit simplement la musique avec ses tripes. Sans concession ».

BRNS
20/5 • 19.30 (+ Blood Red Shoes + Spector), €20/23
Botanique Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, info@botanique.be, www.botanique.be

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