BSF: Radioactive man Benjamin Schoos

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
12/08/2013
(Pascal Schyns - SOFAM)

Dandy érudit et éclairé, Benjamin Schoos irradie la pop de ses idées décalées. Rock star, homme de télé, animateur radio, chanteur punk, crooner yéyé, explorateur mélomane et tête de série du label Freaksville Records, Benjamin Schoos, à l’affiche aussi du Brussels Summer Festival, est partout.

Après avoir collaboré avec Damo Suzuki, l’emblématique chanteur de Can, Benjamin Schoos s’est retranché derrière ses lunettes de soleil pour chanter China Man vs China Girl, un album de chansons rétro-futuristes acclamé par la critique anglo-saxonne et récompensé d’une flopée de distinctions francophones. En marge de sa propre musique, il produit aussi des chansons pour les autres. Il dompte alors des outils millésimés et connecte les micros de Claude François ou de Joe Dassin avec le XXIe siècle. En 2013, Benjamin Schoos a lancé Radio Rectangle, un média qui roule plutôt bien. En dérapage contrôlé, ce tout-terrain musical se glisse à l’affiche du Brussels Summer Festival. Arrêt obligatoire.

En 2013, plusieurs distinctions sont venues récompenser l’album China Man vs China Girl. Parmi celles-ci, on note le « coup de cœur » de l’Académie Charles Cros et un Octave de la musique (équivalent belge des Victoires de la Musique). Quelle importance accordez-vous à ces prix ?
Benjamin Schoos : Je n’ai jamais rencontré de succès commercial au cours de ma carrière de chanteur et producteur. Je ne pige pas pourquoi tous ces prix viennent aujourd’hui récompenser mes efforts. Ceci dit, je ne vais pas cacher ma joie : ça fait plaisir. Mais il convient de relativiser. Ces distinctions sont décernées par des spécialistes. Il y a parfois un fossé entre leurs jugements et ceux du public. En France, par exemple, les prix de l’Académie Charles Cros engendrent quelques retombées médiatiques. En Belgique, ça ne dit rien à personne. Ça reste assez institutionnel.

L’album China Man vs China Girl a reçu les éloges de la presse internationale. En Angleterre, notamment, il a été plébiscité par des médias comme la BBC, le NME, Uncut ou The Guardian. En Belgique, c’est resté plus confidentiel. Comment expliquer ce décalage ?
Schoos : En Grande-Bretagne, j’ai eu la chance d’avoir une chanson diffusée sur BBC 6, une fréquence de référence pour les découvertes musicales. Ça faisait un moment que la radio n’avait pas poussé un titre en français dans sa playlist. Et puis, elle a commencé à passer mon morceau Je ne vois que vous. Cette chanson a donné beaucoup de visibilité à mon disque. En Belgique, par contre, le morceau n’a quasiment pas été diffusé. Comme quoi, l’impact de la radio demeure important.



Vous collaborez régulièrement avec la plupart de vos héros musicaux. Comment faites-vous ?
Schoos : Les artistes « cultes » sont souvent bien plus faciles d’accès que les vedettes du moment. Mes artistes préférés ne sont plus nécessairement poussés par l’industrie du disque. Par contre, un public fidèle continue de les suivre. Travailler avec un autre musicien, ça reste d’abord une question de feeling. Laetitia Sadier (Stereolab), par exemple, collabore aussi bien avec moi qu’avec le rappeur Tyler, The Creator. Si elle apprécie un projet, elle n’hésitera jamais à s’impliquer.

Votre nom a souvent été associé aux émissions télé et radio de la RTBF. Récemment, vous avez créé Radio Rectangle, un média en ligne appelé à trouver ses auditeurs sur la toile. Pourquoi se lancer dans cette nouvelle aventure ?
Schoos : Au sein de Freaksville Records, on se réunit régulièrement pour discuter des orientations du label, réfléchir à de nouvelles façons d’être actif. Il nous a semblé logique d’associer la radio aux activités du label Freaksville. En un an d’existence, on a réalisé 250 émissions, proposé plus de 60 interviews (de Christophe à Peter Hook en passant par Lloyd Cole ou Front 242) et attiré près de 80.000 auditeurs. C’est une belle entrée en matière.

17/8, 20.30, Magic Mirrors

Brussels Summer Festival • 9 > 18/8, 1 day: €15/25, 10 days: €40, Kunstberg/Mont des Arts, Paleizenplein/place des Palais, Museumplein/place des Musées, www.bsf.be

Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.

Read more about: Muziek, Events & Festivals

Iets gezien in de stad? Meld het aan onze redactie

Site by wieni