Carl et les Hommes-Boîtes: La Paroi de ton ventre

Rêveur et touche-à-tout, Carl Roosens revient entouré de musiciens déguisés en Hommes-Boîtes. À leurs côtés, Carl s’accroche fermement aux chansons de La Paroi de ton ventre, un second album qui claque les mots de Gainsbourg contre le pavé bruxellois. Très fort.

CD | Carl et les Hommes-Boîtes ●●●
La Paroi de ton ventre rock/electro (Humpty Dumpty Records)

Le titre du premier album de Carl formulait une simple question : Où poser des yeux ? Observée à travers les lunettes fantasmagoriques de l’artiste bruxellois, la réalité devenait tout de suite plus intrigante. Des chiens étranges, des loosers intelligents et des manies bizarres se baladaient en toute liberté au fond de vastes chansons à tiroirs. Emportés par des textes incisifs, molécules hip-hop, atomes électroniques et autres particules de rock formaient le noyau dur d’un (trans)genre nouveau. Avec son second album (La Paroi de ton ventre), Carl explore un peu plus encore sa plaine de jeux (de mots). Artiste pluridisciplinaire, le chanteur raccorde désormais ses idées à celles des hommes-boîtes. Derrière ce terme emprunté à l’auteur japonais Kôbô Abé, on reconnaît Noza (Baloji, Grems), Jean-Michel Distexhe, Emmanuel Coenen, Pascal Matthey ou Cédric Castus : une belle brochette de musiciens casse-cou qui ne reculent devant aucune cascade : culbutes à Perdre la langue, sauts de l’ange Autour du lac et lancés de Bûche impriment le rythme d’un disque qui nécessite plusieurs écoutes. Car il faut prendre le temps d’escalader La Paroi de ton ventre pour apprécier pleinement ses histoires hors du commun. Une fois arrivé au sommet de l’album, on prend conscience de l’incroyable panorama dessiné par Carl et les Hommes-Boîtes (à musiques).

6/5, 19.30, €13/16, Botanique (Les Nuits)