Deux ans après la sortie belge de son excellent second album Kinshasa Succursale, voilà Baloji récompensé pour son travail avec la sortie internationale du disque sur le label bruxellois Crammed Discs. Pour fêter ça, l’ancien rappeur de Starflam part en tournée dans les théâtres belges, avec un arrêt dans la capitale au Kultuurkaffee.
Kinshasa Succursale
est un petit chef-d’œuvre où les musiques congolaises se mêlent au rap et au slam. Enregistré en une semaine en 2009 avec une multitude d’invités congolais, dont la bande de Zaïko Langa Langa, les likembés (pianos à pouces) de Konono Nr. 1, la chorale La Grâce et la fanfare La Confiance, l’album allie la rumba traditionnelle aux sonorités tradi-modernes et rétro-futuristes, le soukouss à la folk acoustique et le reggae à l’afro funk nigérian, avec, comme fil conducteur, les slams du rappeur belgo-congolais.

Continuer à y croire
En entendant la richesse musicale de l’album, on pourrait croire que Baloji a tapé dans le mille. Bien au contraire, ce grand voyage musical s’est avéré cauchemardesque. « L’éditeur ne voulait pas sortir l’album, EMI trouvait que c’était une perte de temps. La musique n’allait toucher personne… Ils voyaient cet enregistrement comme un caprice d’artiste, mais moi j’y tenais vraiment », raconte Baloji, visiblement touché par les temps sombres qu’il a traversés, luttant avec son label, son management et ses finances. « Ce sont les nombreux retours positifs de la presse internationale qui m’ont fortifié pour continuer à y croire ». En mars, l’album sort en Amérique du Nord et en Amérique latine.
Toujours en mars, Baloji repart en tournée au Brésil. « Je vais mener des ateliers et des collaborations avec des artistes brésiliens. J’aimerais enregistrer avec la chanteuse Maria Gadu, avec Seu Jorge et avec le rappeur Criolo. J’y retourne en juin pour donner un concert avec plusieurs artistes brésiliens et pour le festival Back to Black à Rio ».

Les larmes du Congo
Baloji vient de sortir du studio au moment de l’interview. Il est en pleine création d’un nouvel album. « On bosse dessus tous les jours. On prépare les collaborations au Congo car je retourne à Kinshasa en juin et j’aimerais travailler avec beaucoup de gens ». Son regard sur le Congo actuel est mitigé. « Il y avait beaucoup d’espoir avant les élections, je pensais qu’il y avait une dynamique de changement grâce à révolution arabe et au déroulement exemplaire des élections en Côte d’Ivoire, un exemple pour toute la région. Mais la transition espérée n’a pas eu lieu. C’est un pays tellement enclavé, séparé. La scission entre l’est et l’ouest est profonde, les champs sont complètement opposés. C’est très dommage, il faudra reporter ça à dans 5 ans ». Au vu de sa démographie croissante, Baloji continue à croire en un meilleur futur pour l’Afrique. « Il faut continuer à soutenir les organisations. Les gouvernements doivent accepter les doubles nationalités. Cela peut avoir l’air tout con, mais ce serait déjà un énorme pas dans la bonne direction. Les Congolais de la diaspora pourraient ainsi aider leur pays sans perdre leur nationalité belge ».

Baloji
1/3, 21.00, €5,
Kultuurkaffee, Pleinlaan 2 boulevard de la Plaine, Elsene/Ixelles,
02-629.23.26, www.vub.ac.be/cultuur

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