Crystal : roots music au festival ProPulse

Maureen Vanden Berghe
© Agenda Magazine
09/02/2014
(© Maureen Vanden Berghe)

Cette année encore, le Botanique accueillait le festival ProPulse, l’occasion pour les professionnels, mais aussi pour le public, de découvrir les incontournables de la musique de demain. Parmi eux, la jeune et talentueuse Crystal prenait possession des lieux le vendredi 7 février. Du haut de ses 21 ans et de ses talons aiguilles, la Bruxelloise nous a fait danser et voyager dans le temps avec la complicité des Runnin’ Wild. Rockab’, country, rythm’n’blues, tout y passe. Rencontre avec la belle juste avant qu’elle ne monte sur les planches.

Le premier EP Free the Demons est sorti en avril 2013, quoi de neuf depuis ?
Crystal : On n’a rien sorti depuis, mais on a continué à composer. On a réenregistré aussi pour peut-être faire un 7” dans les mois qui suivent. On essaie d’avancer, mais on a besoin de plus de moyens pour pouvoir produire cet album.

Y a-t-il eu une évolution dans ta manière de travailler avec les Runnin’ Wild ?
Crystal : Je pense oui. Au niveau de la composition, je suis beaucoup plus investie qu’au début. J’ai aussi plus mon mot à dire. J’essaie de mettre davantage mon grain de sel et on travaille vraiment plus en équipe.

Et quelle est votre méthode de composition ?
Crystal : Étrangement on commence par les paroles. Johnny Trash, le batteur, écrit pas mal. Je choisis les paroles qui m’intéressent et me parlent puis parfois, j’y ajoute ma petite touche. Mais comme je le disais, on travaille beaucoup ensemble : il fait une phrase, je fais l’autre... Johnny Trash utilise un programme pour composer la musique. Quand on écrit, il a toujours une mélodie derrière la tête. Ensuite, on modifie cette musique, on la transpose pour que je puisse chanter dessus, pour que ça colle à mon timbre de voix.

Les Runnin’ Wild ont déjà sept albums à leur actif. Travailler avec des gens qui ont de la bouteille, c’était un avantage ?
Crystal : Il y a des avantages et des inconvénients, mais au final, c’est surtout du positif. Ils sont bons musicalement parlant, ils ont une grande gueule et savent de quoi ils parlent. Du coup, c’était aussi plus difficile pour moi de m’imposer, mais maintenant j’ai su prendre ma place de leader dans ce projet.

Après ta reprise de Search and Destroy au Brussels Summer Festival en 2012, McKay des Stooges t’a contactée pour enregistrer deux titres. Comment s’est passée cette
collaboration ?
Crystal : Vraiment bien, la rencontre était super et j’en garde un très bon souvenir. Par contre, on a réalisé l’enregistrement en analogique, sur des bandes magnétiques et du coup, ce n’est pas vraiment exploitable pour pouvoir sortir un CD. Mais je les ai chez moi à la maison et qui sait, peut-être qu’un jour ça vaudra de l’argent. (Rires)

Il n’y a pas que les pros qui apprécient tes chansons, tu as également un vrai fan-club qui ne compte pas que des vieux nostalgiques, il y a aussi toute une nouvelle génération qui apprécie le rockabilly.
Crystal : À Bruxelles, des jeunes qui apprécient le rockab’, il n’y en a pas tant que ça… Je me sens parfois un peu esseulée. À Paris par contre, c’est vrai que j’ai eu une révélation ! Là-bas, il y a plein de petits jeunes qui sont à fond dedans, qui jouent de la guitare, qui ont les cheveux gominés… C’est vraiment génial et ils étaient nombreux à notre concert.


Est-ce que tu penses que des films comme Walk the Line (biopic sur Johnny Cash sorti en 2005) ou The Broken Circle Breakdown (2012) y sont pour quelque chose ?
Crystal : Oui, ça joue certainement. Personnellement je n’ai pas découvert cette musique par ces films, mais c’est clair que quand j’ai vu Walk the Line ça m’a mis un coup de pied au cul. J’aime beaucoup aussi The Broken Circle Breakdown. On va d’ailleurs reprendre Wayfaring Stranger ce soir. Mais on fera essentiellement nos propres compos pour montrer ce qu’on sait faire.

Quand on vous voit sur scène, vous êtes toujours habillés et coiffés de manière irréprochable. Le look et la musique, ça va ensemble ?
Crystal : Je pense que ça va vraiment ensemble. Ça attire l’attention et ça fait partie du spectacle. Moi j’adore être en costume de scène pour chanter, ça renforce le personnage et ça me permet d’être encore plus dedans.

Mais c’est un style que tu cultives aussi dans la vie de tous les jours.
Crystal : Oui, oui, bien sûr, mais je l’exagère quand je monte sur scène. Je ne m’habille pas entièrement en léopard ou en combi western pour aller à l’école, je risquerais d’avoir des problèmes. (Rires)


Vous avez pas mal tourné en deux ans : la France, l’Italie, jusqu’à la Russie. Ça fait du bien de rentrer à Bruxelles et de jouer ici ?
Crystal : Bizarrement, on a une petite notoriété à l’étranger et jouer ici, chez nous, à Bruxelles, c’est presque plus stressant. Parce que mes amis, ma famille sont là … Et puis pouvoir jouer dans cette magnifique salle de la Rotonde, devant un public bruxellois qui s’intéresse enfin aux groupes présents ce soir, ça me touche.

Sans compter que ce soir il y aura énormément de programmateurs dans la salle. Ça rajoute une certaine pression ?
Crystal : C’est sûr, ça fait pas mal de pression en plus. Je vais essayer de ne pas trop y penser et ne pas me laisser déstabiliser. La présence de ces programmateurs c’est, je pense, ce qui pourra nous faire avancer et avoir plus de dates en Wallonie et à Bruxelles.

Tu connaissais déjà les autres groupes qui partagent l’affiche avec toi ce soir ?
Crystal : Je connais surtout Sons of Disaster et The Fabulous Progerians qui sont des groupes plus punk, hardcore, rock’n’roll. Je les aime beaucoup. On sort tous dans les mêmes endroits underground de Bruxelles, comme le DNA. Je pense que c’est là qu’on s’est tous rencontrés. Je suis vraiment contente de partager l’affiche avec eux ici. C’est comme si tout à coup, il y avait une petite flamme dans la scène bruxelloise, ça fait vraiment plaisir.

Les autres groupes présents pour mettre le feu lors de cette dernière soirée du festival ProPulse étaient A Supernaut et Jane Doe and the Black Bourgeoises. C’est A Supernaut qui avait la lourde tâche de donner le coup d’envoi et on peut dire qu’ils étaient à la hauteur : après quelques minutes, on transpirait déjà à grosses gouttes dans la Rotonde. Le quatuor bruxellois a livré un rock sans concessions avec une énergie électrique. C’était ensuite à Jane Doe et ses Bourgeoises d’enchainer du côté de l’Orangerie. Les demoiselles ont apporté le côté glamour et sexy pendant que les mâles emballaient le tout de leur musique qui sent bon le pot d’échappement d’une Harley (si, si, ça sent bon). Un son maîtrisé au millimètre et rocailleux à souhait.

Photos © Maureen Vanden Berghe

Prochain concert de Crystal and Runnin’ Wild (+ Ghalia & the Naphtalines + Pirato Ketchup)
22/2, 16.00, T.A.G City, Tunnel Brabant, passage Rogier, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, www.tagcity.be

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