DJ Click : à la source gitane

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
01/01/2013
Après avoir fait le pont entre Delhi et Séville sur son dernier album, le DJ et producteur français Click se concentre sur la musique des Tziganes du Rajasthan sur Click Here: Jaipur. Il présentera son nouvel opus sur la scène du Balkan Christmas (Plaisirs d’Hiver) et au Bulex.

En 2011, Click Here: Delhi to Sevilla retraçait le chemin que les Tziganes ont parcouru du nord de l’Inde jusqu’en Andalousie en passant pas les Balkans. Click Here: Jaipur est la continuité de ce voyage historique. « Je suis retourné en Inde pour faire un focus sur cette ville, Jaipur. C’est un retour à la source de la culture gitane », explique DJ Click, qui a l’habitude de voyager et d’enregistrer avec des musiciens traditionnels. Mais ici, il s’ouvrait à un nouveau défi : emmener des musiciens roumains au Rajasthan pour enregistrer avec les musiciens locaux. « C’était une surprise pour moi de voir comment les Rajasthanis, des musiciens authentiques à l’esprit très roots, interagissaient avec les Roumains. Musicalement, en quelques heures, ils étaient sur la même planète. J’étais à la limite mis de côté dans le studio ! »
L’équipe est restée dix jours sur place pour créer et pour une tournée avec neuf musiciens sur scène et Click aux machines. « On s’est retrouvés dans un hôtel abandonné, une sorte de squat, pour répéter et enregistrer. J’ai tout rapporté sur disque dur pour insérer ma touche électronique et pour faire le mixage à Paris », raconte le DJ, ajoutant qu’il a toujours eu d’excellents rapports avec les musiciens traditionnels. « En voyant mon ordinateur, mes synthés et mon mini-studio, ils sont intrigués. Ils adorent expérimenter et mélanger leur musique avec des machines. Ils sont fascinés par tout ce qui est transe, cyclique, avec des loops... »

Paix et bonheur
Le morceau Chudla Su Falkittu, une rencontre entre Gitans roumains et Tziganes du Rajasthan, représente bien la fusion de DJ Click. « Ça commence par un thème traditionnel du Rajasthan, suivi par une mélodie sarde qui colle très bien avec la musique rajasthani. Plus loin dans le morceau, le violoniste roumain reçoit la liberté d’improviser avant d’entrer dans une espèce de hip-hop/drum & bass à l’ancienne ».
Dans la tradition hindouiste, la musique apporte bonheur et paix. « C’est ce que j’aimerais apporter dans ce monde. Via la musique et les rencontres, en poussant au respect des cultures, je fais un peu de politique. J’espère que la nouvelle génération sera davantage tournée vers les échanges avec les autres communautés, avec plus de respect pour la différence. En tournée, moi qui suis français, je voyage avec un Indien, un Roumain, une Espagnole, une Italienne. Il y a toujours des problèmes avec les visas. Quand on voit tout ce qui se passe en Europe, on a beau donner des leçons aux pays du Sud, il faudrait d’abord régler les choses chez nous. Le séparatisme en Flandre, en Catalogne, la situation en ex-Yougoslavie qui n’est pas du tout réglée... En Hongrie, il y a même un parti d’extrême-droite qui se proclame carrément nazi et on ne fait rien. »

DJ Click • 5/1, 18.30, gratis/gratuit/free, Winterpret/Plaisirs d’Hiver, Sint-Katelijneplein/place Sainte-Catherine, Brussel/Bruxelles, www.plaisirsdhiver.be & 2/2, 1.00, €10, Bulex/Ancien Cinéma Marivaux, Sint-Pietersstraat 27 rue Saint-Pierre, Brussel/Bruxelles, www.bulex.xxx

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