Festival Musiq’3: plein d'espoir et ambition

(Fazil Say)

À quoi ressemble le futur de la scène musicale classique ? Si on en juge par la motivation déployée à l’occasion des festivals de musique classique, il y a beaucoup d’espoir et d’ambition. Ainsi, le dernier Klarafestival – avec notamment un grand intérêt du public et des médias, des salles combles, une ligne de programmation claire, des formats de concerts intéressants et expérimentaux – a montré la voie. Musiq’3, la chaîne radio de la RTBF dédiée au classique, s’investit elle aussi depuis cinq ans dans son propre festival, un rendez-vous varié et festif qui marque le début des vacances d’été. Cette année, l’accent est mis sur la liberté et la lutte pour celle-ci dans l’histoire de la musique. La musique, comme toutes les autres formes d’art et de culture, est porteuse de sens (que ce soit de manière déclarée ou non) pour toutes sortes de messages. L’invité d’honneur du festival est le pianiste et compositeur turc Fazil Say, le musicien qui a testé avec ses déclarations sur l’athéisme (et sa condamnation par le gouvernement qui a suivi) la souplesse quant à la liberté d’expression dans la Turquie d’Erdogan. Sa composition Gesi Park rappelle la vague de protestation qui a envahi le pays depuis le parc du même nom en 2013. La musique de cabaret de Kurt Weill et Bertold Brecht et des compositeurs comme Viktor Ullmann (mort à Auschwitz) et Dmitri Chostakovitch (qui, en tant qu’« ennemi du peuple », a dû craindre constamment pour sa vie sous Staline) occupent aussi une belle place. Un joli programme, donc, avec uen trentaine de concerts d’orchestres, d’ensembles de musique de chambre, des récitals, des ateliers et bien d’autres choses.

FESTIVAL MUSIQ'3
26 > 28/6, Flagey & Théâtre Marni, www.festivaldewallonie.be