Ghostpoet : ni poète ni fantôme

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
07/05/2013
Après avoir percé en 2011 avec Peanut Butter Blues & Melancholy Jam, Ghostpoet présentera son nouvel album Some Say I So I Say Light aux Nuits. Le MC londonien surprend avec du trip-hop abstrait avec des touches de dubstep et de grime. « La musique est ouverte à toute influence. »

Obaro Ejimiwe aka Ghostpoet, Nigérian d’origine, n’a eu aucun problème pour assimiler le son et la mode de la ville dans laquelle il a grandi, Londres. Avec ses grosses lunettes noires, un look trendy et un accent 100 % Made in Britain, il nous cède la parole avec grand sourire. « Some say I so I say light est un message à moi-même : certains personnes disent un truc en particulier et, au lieu de répéter la même chose, je dis autre chose. Je ne veux pas suivre les tendances, I do my thing, c’est ce que je dois faire ».
Pour décrire sa musique, Ghostpoet utilise le terme de sound (i.e. du son). « Les genres ne m’intéressent pas, je ne veux pas faire un truc en particulier. J’écoute plein de styles différents, Je mets tout ça dans une casserole et en sort une musique électronique expérimentale, pleine d’influences. Et, de fait, ce n’est que du son sur lequel je marmonne... » Malgré son nom, le marmonnement du « poète fantôme » n’est pas de la poésie. « Je ne suis pas fan de poésie et je n’ai jamais senti le besoin d’en écrire. J’ai choisi le nom de Ghostpoet car il ne donne aucune idée de la musique à laquelle on peut s’attendre », raconte Ghostpoet, ajoutant en riant qu’il devrait peut-être changer de nom.

Le son de l’album est assez pessimiste, un reflet de la vie. « Quotidiennement, je passe par un grand éventail d’émotions car je ne suis qu’un être humain. La dépression, l’espoir, l’excitation... L’album représente une partie de ma vie avec ses hauts et ses bas ». Sur Cold Win, cela se traduit par un broken beat avec des textes parlés, suivis d’une partie plus industrielle qui rappelle Nine Inch Nails. « J’adore le rock garage old school et ce morceau est ma tentative de faire du garage...(rires) En faisant le morceau, je sentais le besoin d’ajouter des cuivres, tout en leur laissant la liberté pour improviser. Et puis, il y a un chauffeur de taxi qui parle. Je l’ai enregistré avec mon iPhone. C’est ça, l’expérimentation avec le son. Je n’ai pas trop de contrôle sur le résultat, et c’est ce que j’aime : quoi qu’il en sorte, c’est bon ! »

Le clavier sur Them Waters pourrait faire partie d’un tube techno, mais sans le beat. « Si tu ajoutes ou enlèves du son, ça peut devenir autre chose. Je ne veux pas être coincé dans un certain groove ou dans une certaine direction. Ma musique est ouverte à toute interprétation », explique-t-il. L’album a aussi un lien avec son pays d’origine, le Nigéria, par l’invitation à Tony Allen, un précurseur de l’afrobeat, pour le morceau Plastic Bag Drain. « J’adore la musique de mon pays : afrobeat, highlife, des musiques traditionnelles africaines, mais pour ma musique je n’ai pas envie de suivre la tradition. C’est Richard Formby (Wild Beasts, Darkstar, Egyptian Hip Hop), le co-producteur de l’album, qui m’a suggéré d’inviter Tony Allen. C’est génial d’avoir ce clin d’œil vers le Nigéria.

(Photo © Sophia Spring)

Les Nuits: Ghostpoet • 11/5, 19.30, €17/20, Botanique, Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, www.botanique.be

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