Inc.: de la soul pour l'esprit

Tom Peeters
© Agenda Magazine
05/04/2013
Une aura insaisissable flotte au-dessus de no world, le début sensuel des frères californiens Daniel et Andrew Aged, qui sous le nom d’inc. font de la soul pour l’esprit. Pour plus de références: “ La poésie tibétaine, l’héritage des Indiens Wopi et les films de Terrence Malick ”.

Musicalement, les compositions éthérées et l’interprétation en retenue des deux frères ont le même souffle que la soul pressée, passionnée et rétro-futuriste de cette nouvelle génération de chanteurs-compositeurs White American, tels James Blake, Jamie Woon et How To Dress Well. Se font également sentir, surtout dans leur palette délicate, l’influence formatrice de la collection maternelle de Motown, ainsi que des échos de Prince et de D’Angelo. Mais en ce qui concerne le feeling, Daniel, bassiste et producteur du duo, et Andrew, chanteur à la voix angélique et guitariste, se situent dans de toutes autres sphères. “ Pour nous le voyage était plus important que la destination ” explique Andrew. “ Nous n’avons pas de décidé à l’avance d’une trajectoire bien spécifique et nous avons toujours essayé de rester au plus près de notre ressenti ” A la question de savoir en quoi consistait ce ressenti, il prend un temps de réflexion avant de répondre avec conviction: “ Le sentiment d’être blessé et celui d’essayer de se réconcilier avec certaines réalités ”.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez intitulé votre album “ no world ” ?
Andrew Aged : Oui, il faut considérer cela comme un statement. Dans cet album, nous voulions nous libérer du monde qui nous entoure. C’est, en fait, une pensée très bouddhiste. Beaucoup de gens partent du principe que le monde tangible est l’unique chose qui existe. Nous pensons qu’il existe d’autres mondes et nous essayons de faire passer cette idée ou, plutôt, ce sentiment dans notre musique. Cet univers, nous le percevons dans les films d’un Terrence Malick ou d’un Hayao Miyazaki, mais aussi dans la poésie tibétaine, ou dans l’héritage culturel des peuples indigènes, tels les Indiens Hopi. Nous sommes issus de la même tradition. Notre musique essaie, ne fût-ce qu’un instant, de faire sortir les gens de leur environnement familier pour les amener vers ces mondes “ autres ”. Parce que tout est tellement formaté de nos jours, cela prendra sans doute du temps avant que nous trouvions des personnes partageant nos convictions, mais nous acceptons cela de bonne grâce.

Je reconnais dans votre style celui de musiciens de studio qui en ont eu assez d’interpréter en coulisses l’oeuvre d’autrui et qui aspirent à mettre au monde et faire vivre leur propre musique :
Andrew : C’est vrai. Nous avons eu un long processus d’apprentissage, notamment à l’Université de Californie du Sud, afin d’élargir nos horizons musicaux, avant de nous mettre ensuite réellement au travail. Au tout début, nous jouions avec des potes mais plus tard, des grands noms tels que Cee Lo Green, Beck, 50 Cent, Raphael Saadiq, Pharell Williams, Elton John sont venus nous chercher pour nous inviter en studio ou sur scène : pas de la gnognote.
Daniel Aged : Nous nous sommes tout simplement laissés porter pour ce disque, qui devait rester notre ouvrage, même s’il y avait toujours des amis-musiciens autour de nous.

Pour vous tenir à distance l’un de l’autre ? J’ai l’impression qu’en tant que frères vous êtes un peu comme l’eau et le feu ?
Andrew : C’est vrai que nos énergies sont très différentes. Je suis le plus cinglé des deux.
Daniel : Et je suis le brave gars structuré, qui désamorce la mèche, quand c’est nécessaire. Mais est-ce que la musique pop n’a pas toujours tiré profit de tels contrastes ?

Inc. • 7/4, 20.00, €12, Ancienne Belgique, boulevard Anspachlaan 110, Brussel/Bruxelles, 02-548.24.24, www.abconcerts.be

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