La comédie selon Pommerat

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
02/04/2012
L’univers de l’auteur et metteur en scène Joël Pommerat, invité récurrent du Théâtre National, est plutôt sombre. Mais ses dernières productions ont tendance à se colorer davantage de rires. « La dimension humoristique était, je crois, déjà présente dans mon écriture, mais peut-être de manière plus retenue », explique-t-il. « Dans Ma chambre froide, comme dans Cendrillon et dans La Grande et Fabuleuse Histoire du commerce (tous trois créés en 2011, NDLR), j’ai eu envie d’aborder un ton et une écriture de comédie. Je trouve plus simple d’aller dans l’humour. J’ai l’impression que c’est presque ma façon naturelle de regarder les événements ». Les prémices de Ma chambre froide sont pourtant loin d’être joyeuses : l’égocentrique et vaniteux Blocq est atteint d’une maladie incurable. Il décide de léguer ses entreprises - une supérette, une cimenterie, un bar de nuit et un abattoir - à ses employés, à la condition que ceux-ci « fassent quelque chose en son honneur ». Ce sera finalement une pièce de théâtre, sur sa vie. Du théâtre dans le théâtre, donc. « J’aime traiter de la création et du théâtre dans mes pièces », poursuit l’auteur et metteur en scène, « parce que c’est quand même une des choses que je connais le mieux. Je pense que je me sers de tous les prétextes possibles pour en parler. Bien sûr, ces employés ont une façon très naïve d’aborder le théâtre, et ça tourne parfois au comique, voire au pathétique. C’est pour moi une manière déguisée de rendre hommage au théâtre, comme l’a fait Shakespeare dans Le Songe d’une nuit d’été (un groupe d’artisans y monte une pièce en l’honneur du mariage de leur duc, NDLR). Leur maladresse est très jubilatoire, elle peut être aussi très émouvante, c’est ce que je recherche ». En associant l’esthétique caractéristique de Pommerat - découpée en clair-obscur, flottant entre rêve, réalité et cauchemar - à l’humour, Ma chambre froide a séduit critique et grand public. La pièce a décroché le Molière de l’auteur francophone vivant, celui des compagnies (pour la Cie Louis Brouillard) et le Grand Prix du théâtre du Syndicat de la critique. Pas mal comme palmarès...

Ma chambre froide 23 > 28/4, 20.15 (25/4: 19.30), Théâtre National, www.theatrenational.be

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