Le Festival Musiq’3 propose des plaisirs espagnols

Elise Simoens
© Agenda Magazine
28/06/2012
Pour la deuxième année d’affilée, le volet bruxellois du Festival de Wallonie s’ouvre avec le Festival Musiq’3 : trois jours et pas moins de 36 concerts dédiés principalement à la musique espagnole. Le chef, pianiste et claveciniste argentin Leonardo García Alarcón en est l’invité d’honneur.

Parmi les plaisirs espagnols proposés, le Brussels Philharmonic ouvrira les festivités avec le Boléro de Ravel, L’Homme de la Mancha sera présenté aux jeunes festivaliers le dimanche matin et les lève-tôt pourront assister le samedi matin (à 9 heures !) à un concert exceptionnel du duo d’organistes Cindy Castillo et Yoann Tardivel. Quant aux amateurs de tango et de flamenco, ils seront amplement choyés. Leonardo García Alarcón sera lui présent à Bruxelles avec deux concerts au répertoire particulièrement festif.

Matheo Romero, Tomás Luis de Victoria et Blas Tardio de Guzman : vous n’avez certainement pas choisi les compositeurs les plus connus...
Leonardo García Alarcón : Les concerts que je dirige à Bruxelles sont consacrés à la musique du royaume espagnol du XVIe au XVIIIe siècle. L’Espagne a envoyé ses musiciens jusqu’aux coins les plus reculés de son territoire. Pas mal d’Espagnols se sont ainsi retrouvés en Amérique latine, Tomás Luis de Victoria est venu à Bruxelles et le Liégeois Mathieu Romarin, appelé aussi Matheo Romero, s’est rendu en Espagne. De ce dernier, qui a d’ailleurs été l’un des compositeurs les plus appréciés du royaume d’Espagne, nous interpréterons Romerico Florido le samedi en fin de soirée. La musique de Romero est un modèle de la manière dont les compositeurs de l’époque ont absorbé toutes sortes d’influences.
À quoi peut-on s’attendre concrètement ?
García Alarcón :
Dans la musique de Romero, par exemple, on est frappé par le rapprochement entre des caractéristiques italiennes et des rythmes enlevés et vigoureux de l’Amérique latine. Cet échange international est aussi central dans le second concert que nous donnerons, Carmina Latina. La manière dont la musique européenne s’est ragaillardie au contact d’éléments des cultures populaires latino-américaines est particulièrement fascinante. Le résultat est un répertoire riche en ornementations et qui regorge de couleurs instrumentales et de rythmes de danse. On peut aussi déduire que les choses se passaient de manière plutôt festive en Amérique latine, même à l’église, en observant les grands effectifs choisis par les compositeurs. Nous avons d’ailleurs beaucoup réfléchi à la manière de placer notre grand ensemble instrumental et les trois chœurs à Flagey.
Est-ce que cette culture musicale latino-américaine a disparu depuis ?
García Alarcón :
Absolument pas. Bien au contraire, il s’agit ici d’une situation tout à fait exceptionnelle. Par exemple, dans la forêt de Bolivie, on trouve non seulement des musiciens qui jouent aujourd’hui encore sur des guitares et des harpes du XVIIe siècle, mais en plus, le répertoire baroque lui-même s’est perpétué. Le territoire a très peu été exposé aux influences extérieures. C’est pourquoi nous avons eu envie d’emmener quelques-uns de ces musiciens boliviens à Flagey.

Garciá Alarcón aurait pu continuer pendant des heures à évoquer les aventures musicales de son continent natal. Il sera possible de découvrir les talents de conteur de cet enthousiaste Argentin lors du concert commenté qu’il donnera le samedi 30 juin. (Photo Leonardo García Alarcón © CCR Ambronay Bertrand Pichechne)

FESTIVAL MUSIQ’3
• 29/6 > 1/7, €5/7/10/12 (Pass 5 concerts: €20/40), Flagey, Heilig Kruisplein/place Sainte-Croix, Elsene/Ixelles, 
02-641.10.20, www.flagey.be, www.festivalmusiq3.be

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