Les ghostbusters de Black Rebel Motorcycle Club

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
28/03/2013
Après une pause salutaire, le Black Rebel Motorcycle Club reprend la route. Toujours en noir, le gang de San Francisco publie Specter At The Feast, un album conçu pour chasser les fantômes et exorciser les souvenirs.

Au début du XXIe siècle, à côté des Strokes et autres White Stripes, le nom du Black Rebel Motorcycle Club a circulé sur les autoroutes de l’actualité à la faveur d’un retour prétendu du rock. Après une décennie passée à défendre les valeurs du genre, le groupe californien pose son cuir sur la scène du Pukkelpop 2010. Quelques minutes après le concert, Michael, ingé son du trio et père du chanteur Robert Been, meurt accidentellement dans les coulisses du festival. Foudroyé en pleine tournée, le groupe coupe le moteur et débranche l’électricité. Trois ans plus tard, le Club revient sur le devant de la scène avec Specter At The Feast, un disque de rock ténébreux, partagé entre coups de blues et coups de tonnerre.

Est-ce difficile de revenir en Belgique après les événements tragiques qui ont traversé votre histoire ?
Robert Levon Been : Sentimentalement, j’arrive à me détacher de l’endroit où mon père a trouvé la mort. Je n’ai aucun ressentiment à l’égard de la Belgique. Pour moi, son âme a quitté son enveloppe corporelle. Ce qui reste sur Terre, c’est de l’ordre du matériel. Dans le groupe, mon père était un point de repère. Il jouait un rôle de médiateur. Quand il est décédé, nous étions totalement déboussolés. Réaliser le nouvel album sans lui, c’était terrible. Sans son avis, nous sommes passés par de nombreuses remises en question. Il a fallu aller de l’avant.

Si le rock’n’roll reste au cœur de votre musique, les premières plages du nouvel album empruntent une veine plus contemplative. Pourquoi ?
Been : Quand on enregistre, on essaie toujours d’associer nos émotions à la musique. Pour le coup, on traversait une phase mélancolique, une période marquée par la tristesse et une certaine frustration. On a commencé à toucher à des sujets délicats, des trucs assez intimes. On s’est retrouvés face à un dilemme : aborder ces thèmes ou les refouler. On a choisi d’être honnêtes et de tout déballer.

Pouvez-vous nous éclairer sur le titre ?
Leah Shapiro : Pendant l’enregistrement, Robert revenait souvent avec le mot « spectre ». On a cherché des idées en lien avec cette thématique et on est tombés d’accord sur Specter At The Feast. C’est une référence à Macbeth, la tragédie de William Shakespeare. Dans la pièce, Macbeth assassine Banquo. Plus tard, lors d’un festin, ce personnage réapparaît sous la forme d’un fantôme. Mais personne ne peut le voir, sauf Macbeth. L’expression Specter At The Feast, c’est ça : le rappel d’une certaine culpabilité.

La majeure partie du disque a été enregistrée sur le même matériel que celui de votre premier album. Pour revenir aux racines ?
Been : Pendant l’écriture, Dave Grohl (Foo Fighters, Nirvana, NDLR) nous a contactés. Il voulait qu’on intervienne dans son documentaire sur le Sound City, un studio de Los Angeles aujourd’hui disparu. C’est là que Neil Young a mis en boîte After The Gold Rush, que Fleetwood Mac a enregistré Rumours, que Nirvana a goupillé Nevermind. C’est là aussi que notre premier album a vu le jour. Le point commun entre ces artistes, c’est une table de mixage, la mythique Neve 8028, que Dave a récupérée. Il a alors eu l’idée de ce documentaire axé sur l’histoire de la table de mixage. On a accepté de participer à son film et il nous a laissés travailler chez lui sur ce matériel légendaire.

Black Rebel Motorcycle Club • 1/4, 20.00, SOLD OUT!, Ancienne Belgique, boulevard Anspachlaan 110, Brussel/Bruxelles, 02-548.24.24, info@abconcerts.be, www.abconcerts.be


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