Les joyaux hystériques du Royaume

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
23/05/2012
Pour célébrer la sortie officielle de son troisième album It’s Getting Worse, le trio liégeois Le Prince Harry propagera ses décharges électriques et son détonant cocktail synthétique sous le plafonnier du Magasin 4. Si l’histoire du groupe s’écrit entre une guitare, une basse, une batterie et un synthé, elle se dessine aussi à l’aune d’une relation privilégiée avec Elzo Durt, illustrateur et graphiste belge de renommée internationale. Ses sérigraphies psychédéliques et affiches vintage s’exhibent sur les murs des galeries les plus hypes. Couleurs flashy et sensibilités punk s’agitent dans le shaker de cet as de l’illustration. Aujourd’hui, les tenants de la scène rock s’arrachent ses œuvres. Proche collaborateur de labels experts en matière de riffs binaires (Slovenly Records, Born Bad Records), Elzo est plébiscité de toutes parts. Dernièrement, les Américains de Thee Oh Sees lui confiaient la réalisation d’un visuel. Mais le cœur patriote d’Elzo reste fidèle à la nation. L’artiste a en effet jeté son dévolu sur Le Prince Harry, prétendant au trône du Royaume punk de Belgique. À la veille d’un concert sous haute tension, Le Prince Harry nous accorde un entretien royal.

Toutes les pochettes de vos disques sont réalisées par Elzo. Peut-on le considérer comme le principal artisan de votre image de marque?
Lionel Van Herck
: Sur un plan graphique, il a énormément contribué à façonner notre image. On a toujours bénéficié de chouettes pochettes et de belles affiches pour annoncer nos concerts. Par ailleurs, Elzo est un bon promoteur. Il voyage beaucoup et connaît pas mal de gens. Indirectement, il assure la promo du groupe. Son soutien est clairement un atout. En plus, en France, nous sommes signés sur le label Teenage Menopause, une structure co-dirigée par Elzo.
Le concert de ce vendredi au Magasin 4 sera l’occasion de célébrer la sortie de votre nouvel album. Vous êtes programmés aux côtés de Frustration et de The Spits. Ces groupes sont-ils importants à vos yeux
?
Van Herck
: Partager l’affiche avec The Spits et Frustration, c’est assez symbolique pour nous. Le premier est un groupe américain post-Ramones qui nous a toujours beaucoup influencés. Le second, Frustration, est un peu notre cousin français. Cette formation parisienne défend une esthétique post-punk, assez froide, proche de la new wave de Joy Division. Le Prince Harry se situe au carrefour de ces deux groupes : à la croisée de la virilité et des sonorités synthétiques.
Esthétiquement, votre musique s’inscrit dans la mouvance punk. Pourtant, elle présente la particularité d’incorporer du synthé. Cet instrument n’est pas toujours au goût des puristes. Cela vous a-t-il déjà porté préjudice?
Van Herck
: La réaction des gens est souvent conditionnée par leur culture musicale. Sur la scène punk la plus stéréotypée, il n’est pas rare de rencontrer des gens ouverts d’esprit. Mais c’est vrai que ce mélange de guitare et de synthé nous pose parfois un problème d’identification. Sur la scène électronique, on nous prend pour des sauvages. Et chez les punks à chiens, on nous perçoit souvent comme des petits branleurs prétentieux et arty. Ce n’est pas évident de se faire une place. En même temps, cette approche ambivalente, c’est notre force. Nous avons réussi à développer notre propre identité musicale. On ne ressemble à aucun autre groupe. Et ça, on ne peut pas nous l’enlever.
Le Prince Harry + The Spits + Frustration + Danger 25/5, 20.00, €15,
Magasin 4, Havenlaan 51B avenue du Port, Brussel/Bruxelles,
02-223.34.74, info@magasin4.be, www.magasin4.be

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