Marcel Khalifé : l'ouverture musicale du Liban

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
15/11/2012
Le grand chanteur et musicien libanais Marcel Khalifé revient au Palais des Beaux-Arts pour présenter son nouvel album Fall of the Moon. Un hommage à son ami décédé, le grand poète palestinien Mahmoud Darwish, et sa manière de saluer le Printemps arabe.

Marcel Khalifé n’est pas seulement un musicien talentueux et innovant, il est aussi une source d’inspiration pour les forces progressistes arabes et l’un des précurseurs du Printemps arabe. Pour son nouvel album Fall of the Moon, il a écrit de la musique pour les poèmes de Mahmoud Darwish. « On a perdu l’homme, l’ami, mais il est toujours là à travers ses œuvres. Il a écrit de nombreux textes magnifiques qui peuvent résister au temps et resteront toujours dans nos mémoires ».
Lors de la journée de presse en octobre à Bruxelles, Khalifé s’est présenté avec ses fils Rami et Bashar au piano et aux percussions. « C’est un trio à la fois électronique et acoustique, un mélange de jeunesse et de sagesse », nous confiait Khalifé juste avant le concert. « Ma musique s’est toujours montrée très ouverte. Au début, avec les instruments orientaux, puis avec les orchestres. J’ai écrit des concertos pour instruments orientaux, des symphonies, de la musique de danse, de ballet et de film. Et beaucoup de chansons ».

La musique peut-elle jeter un pont entre le monde arabe et le monde occidental ?
Marcel Khalifé : La musique ne connaît pas de barrières ni de frontières. Chaque musique possède ses racines qui peuvent se mélanger à autre chose. Pour moi, mélanger les racines orientales à la musique occidentale est tout à fait naturel. J’ai une double culture, occidentale et orientale, le christianisme et l’islam, depuis que je suis enfant, parce que le Liban est un pays ouvert, au bord de la mer. Quand j’étais jeune, j’écoutais les cantiques dans l’église et en même temps, les prières dans les mosquées. Cette double culture est omniprésente.
Dans certaines parties du monde, la coexistence de ces deux cultures n’est pas facile...
Khalifé : J’aime bien ce mélange, cette richesse. Il ne faut pas s’enfermer dans sa culture, il faut ouvrir les fenêtres et regarder les plaines. Il n’y a pas qu’un seul horizon, car à chaque horizon, un autre horizon se manifeste. C’est ça la vie. Il ne faut pas regarder l’autre comme l’ennemi. Si on peut considérer l’autre comme un ami, on gagne. La guerre ne mène à rien. Nous avons vécu la guerre pendant 30 ans au Liban. Pour arriver à quoi ? Il y a dix-hui communautés au Liban, elles ont toutes été déchirées par la guerre. Il faut apprendre à vivre ensemble.

Avec les évolutions actuelles, certains disent qu’après le Printemps arabe, c’est l’Hiver arabe qui est arrivé...
Khalifé : Je ne crois pas, je suis optimiste car les gens se sont bougés. C’est important car les peuples sont restés calmes pendant 50 ans avec ces régimes au pouvoir. La situation ne peut pas revenir là où elle était avant le Printemps arabe. La révolution va avancer, avec ses chutes, c’est normal, le changement ne se fait pas en une nuit. En temps que leader et artiste, je peux seulement aider le peuple à lutter pour ses libertés. Mais c’est le peuple qui fait le véritable changement. Il ne faut pas cesser de rêver. Le rêve, c’est de vivre en harmonie, en démocratie et en liberté.

Marcel Khalifé • 17/11, 20.30, €15 > 30, Paleis voor Schone Kunsten/Palais des Beaux-Arts, rue Ravensteinstraat 23, Brussel/Bruxelles, 02-507.82.00, info@bozar.be, www.bozar.be

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