Mélange de couleurs

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
24/01/2012
En tirant le meilleur de ses racines belgo-mexicaines et du multiculturalisme bruxellois, Pablo Andres marie à merveille son vécu hip-hop avec son amour du funk, de la soul, des musiques latines et du reggae. La promesse belge du rap musical et de la sono globale présente son premier album Niño del Sol au Bota.

Pendant toute sa jeunesse, le jeune rappeur né à Bruxelles a rendu visite tous les deux ans à sa famille au Mexique, terre natale de sa maman. Des retours aux sources dont il garde de très bons souvenirs. « Comme j’ai grandi à Bruxelles, je ne me sens pas entièrement mexicain quand je vais là-bas, mais je m’y sens bien. Surtout lors des fêtes de famille, avec mes cousins et cousines, les oncles qui parlent fort, les femmes qui font à manger, les enfants qui courent partout... C’est le Sud quoi ! Ça me manque ».
Pourtant dans ta musique, on n’entend pas tellement d’influences mexicaines.
Pablo Andres: Au niveau purement musical, non. Par contre, ma musique est influencée par la diversité culturelle dans laquelle j’ai baigné. Le Mexique est davantage présent dans la couleur, la chaleur humaine, le côté positif, le soleil... Mais il y a des influences latinos comme la bossa nova, un peu de boogaloo, du reggaeton. Mais pas de mariachi (musique romantique et folklorique mexicaine, NDLR) (rires).
Ton groupe, très multiculturel, est une belle illustration de ce qu’est Bruxelles aujourd’hui, une ville métissée où de nombreuses cultures se croisent…
Andres: C’est juste, et j’ai utilisé cette richesse culturelle des musiciens. Chacun a pu y mettre son âme et son background musical. J’adore mélanger toutes ces couleurs, ça fait les plus beaux tableaux. Ça reflète bien le monde actuel où les frontières s’effacent. Grâce à Internet et aux moyens de transport, tout se mélange. Je voulais un album organique, chaleureux et vivant, ce qui n’est pas du tout la mode à une époque où tout est digital. Avec l’ordinateur, on perd cette chaleur, tant dans la musique que dans la vraie vie. Facebook, c’est génial pour communiquer avec des gens partout dans le monde, mais ça ne remplacera jamais une vraie discussion entre deux personnes.
Donc pas de beats électroniques pour toi?
Andres: Non, toute la musique est jouée par mes musiciens. Mais ma base, c’est la culture hip-hop, dans laquelle j’ai retrouvé toute cette chaleur du Sud qui me manquait. Plus tard, j’ai découvert la musique que le hip-hop samplait, comme la soul et le funk des années 70, que j’ai inclus dans mon projet. Puis sont venues les musiques latines.
Gringo est une critique de l’attitude des États-Unis envers l’Amérique latine...
Andres: Le continent sud-américain est à la fois leur frigo et leur poubelle. Ils prennent ce qu’il leur faut et viennent y balancer leurs déchets... Les abus de gens qui n’ont plus aucune valeur, qui sont prêts à tout juste pour apaiser leur soif de pouvoir, ça me rend dingue ! Ça a l’air très cliché, mais c’est une réalité qui nous concerne tous. Il faut qu’on en parle, que les gens se mobilisent, sinon on se transforme en zombies endormis. Les Indignés et Occupy Wall Street montrent le bon exemple, mais ils sont critiqués par beaucoup de gens, on les prend pour d’anciens hippies ou des anarchistes. Alors que leur message est essentiel. Faut qu’on se réveille !

Pablo Andres
24/1 • 20.00, €9/12/15
Botanique Koningsstraat 236 rue Royale, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode,
02-218.37.32, www.botanique.be

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