[PIAS] for Life: Noël au Texas

Tom Peeters
© Agenda Magazine
13/12/2013
En janvier, cela fera exactement 25 ans que le premier single de Texas, I Don’t Want A Lover, est sorti. Avec The Conversation, le groupe formé autour de la chanteuse Sharleen Spiteri a fait cette année un come-back remarqué et revient à Bruxelles dans le cadre de la soirée caritative [PIAS] for life.

Une chanteuse issue de la working class, avec un accent écossais et qui n’a pas sa langue dans sa poche. Avec elle, Glasgow a pu concurrencer Londres il y a un quart de siècle. Et c’est toujours le cas aujourd’hui, grâce à ce sens des réalités qui continue de faire de Sharleen Spiteri - entre-temps maman d’une fille de 10 ans - une des stars de la pop les plus authentiques. « En fait, ma vision de la musique n’a absolument pas changé », déclare la chanteuse quand nous la contactons par téléphone alors qu’elle est en route pour une émission de télé dans la capitale anglaise. « La seule chose qui a changé, c’est qu’aujourd’hui je vois d’un autre regard cette carrière dans la musique à laquelle j’aspirais tellement en tant qu’artiste débutante. Maintenant, je peux dire que faire le tour du monde et jouer partout sa musique est vraiment un job formidable. Mais ne laissez personne vous dire que c’est facile, parce que ça ne l’est pas (rires). Il faut travailler vachement dur ». Depuis la révélation sur la scène de Torhout/Werchter, où Texas a pu jouer en ouverture en 1989, les membres du groupe ont toujours fait honneur à la devise « what you see is what you get » et cela porte toujours ses fruits.

D’où vient ce sens des réalités, qui est une des raisons qui expliquent que le groupe a eu du succès aussi en Belgique ?
Sharleen Spiteri : Nous venons tous de familles de la classe ouvrière. Nous avons dû travailler pour tout ce que nous avons reçu. À 14 ans, j’avais déjà un boulot après l’école et j’ai toujours travaillé, même plus tard, quand mes parents ont eu plus d’argent. Si on veut atteindre quelque chose dans la vie, il faut tout simplement bosser dur : c’est la principale leçon de ma jeunesse. En plus, avec Texas, nous n’avions rien à voir avec une des scènes londoniennes. Percer malgré ça, ça donne confiance. En plus, en tant que chanteuse, je devais me montrer encore plus tenace dans un monde qui est dominé par les hommes.

As-tu croisé beaucoup de manipulateurs dans l’industrie musicale ?
Spiteri : Bien sûr, mais mon parcours fait que j’ai toujours été honnête. Si quelque chose ne me plaisait pas, je le disais. Si j’avais l’impression qu’on voulait nous envoyer en tant que groupe quelque part où on ne se sentirait pas bien, je tirais la sonnette d’alarme et je partais voir ailleurs. Le fait que l’on défende notre propre opinion est une forme d’authenticité que notre public apprécie lui aussi. Je n’ai pas de démons cachés et il n’y a pas de cadavres dans le placard. Cette attitude « à prendre ou à laisser » constitue peut-être la raison qui fait que nous avons pu bâtir une si longue carrière. Je trouve de toute façon qu’on sous-estime le public. Je pense qu’il sent s’il y a anguille sous roche en deux minutes.
Vous avez été sérieusement mis à l’épreuve par l’infarctus cérébral potentiellement mortel du guitariste Ally McErlaine, qui s’est soudain retrouvé dans le coma en 2009.
Spiteri : Maintenant que nous sommes de nouveau sur scène, on en rigole parfois. C’est comme ça qu’on réagit en tant que groupe. Ally aussi d’ailleurs : pour lui, c’était comme s’il avait dormi trois mois et qu’il se réveillait. Mais en premier lieu, c’était bien sûr terrible. Voir quelqu’un qu’on aime dans une telle situation, c’est déchirant. Et Ally était le plus jeune de nous tous. Mais contre toute attente, il a survécu.

Tu as dit que c’était à cause de son entêtement.
Spiteri : Oui, c’est le gars le plus têtu que je connaisse. J’ai déjà souvent voulu lui tordre le cou. Il faisait à tous les coups le contraire de ce que les médecins disaient. Mais c’est son caractère. Ça m’a toujours fait rire, encore plus maintenant qu’il semble que c’est ça qui l’a maintenu en vie.

Pour The Conversation, vous avez étroitement collaboré avec le formidable Richard Hawley.
Spiteri : On s’est bien amusés. C’est non seulement un super musicien, mais aussi quelqu’un d’exceptionnel. Je partage avec lui la conviction que les amis et la famille viennent toujours en premier, parce que sans les gens qui nous entourent et sans ces moments avec eux, on ne pourrait pas écrire de chansons. Nous en sommes tous les deux très conscients. Ce sont des histoires humaines qui sont à la base de nos morceaux. J’ai toujours été obsédée par les relations et l’amour - déjà à 17 ans, j’écrivais I Don’t Want A Lover - et je n’ai pas fini d’en parler. C’est pour cela que, il y a quelques années, j’ai dû faire un disque en solo avant de pouvoir commencer un nouvel album avec Texas. Après la séparation avec mon ancien partenaire, j’étais trop vulnérable. J’avais trop de choses sur le cœur qui devaient sortir. Les autres membres du groupe ont compris que ce devait être un album féminin, doux, mais il n’a jamais été question de couper les ponts et de ne pas recommencer ensemble.

C’est notre numéro spécial Noël, alors j’aime poser la question : quels sont tes projets pour les fêtes de fin d’année ?
Spiteri : Le projet, c’est de m’asseoir sur mon gros cul et de ne rien faire du tout.

Même pas préparer de bons petits plats ?
Spiteri : Si, bien sûr. Mais on cuisine tous : mon partenaire, qui est chef-coq, moi et ma fille, qui nous aidera sûrement. Donc pour être claire, l’ordre exact est : cuisiner, manger et puis après, poser mon gros cul.




Pour la bonne cause!

Sharleen Spiteri mettra du cœur à l’ouvrage pour l’action Music For Life de son label bruxellois [PIAS]. « Les enfants défavorisés sont aussi notre responsabilité, certainement quand les temps sont durs comme aujourd’hui. La musique peut te faire tout oublier, mais ça ne suffit pas ». Comme bonne action, [PIAS] a en effet choisi de venir en aide aux enfants et a invité, outre Texas, deux excellentes formations belges de son catalogue. Girls In Hawaii et Daan ont tous deux sorti un nouvel album cette année et, comme leurs collègues écossais, ils donneront un set acoustique dans le siège de leur label.

[PIAS] for Life • 18/12, 19.00, SOLD OUT!, (PIAS], rue de Veeweydestraat 90, Anderlecht, www.pias.be

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