Les membres de Tamikrest avaient 20 ans lors de la formation du groupe en 2006. Leur adolescence dans la région de Kidal, au nord-est du Mali, a été marquée par la guerre civile. Beaucoup ont perdu des membres de leur famille et des amis lors des révoltes touareg des années 90, au cours desquelles les Touaregs revendiquaient une plus grande autonomie. Lorsque de nouvelles émeutes ont éclaté en 2006, Ousmane Ag Mossa et son camarade de classe Cheick Ag Tigly (bassiste) ont décidé de ne pas se joindre à la lutte armée mais d’utiliser la musique pour lutter pour les droits de leur peuple. La guitare devint leur arme, suivant l’exemple de Tinariwen, formation qui mélange depuis les années 80 la musique traditionnelle touareg et la musique occidentale.
Depuis la sortie son premier album Adagh en 2009, Tamikrest est considéré comme l’un des groupes phares de la nouvelle génération de musique touareg. Une nouvelle garde qui reste cependant fidèle à son grand frère : « Tinariwen a créé la musique moderne touareg, ce sont eux qui nous ont donné envie de faire de la musique », raconte Ousmane Ag Mossa, auteur, compositeur, chanteur et guitariste de Tamikrest. « Avant, on n’avait pas assez d’ambition, mais avec la montée de Tinariwen, on a vu que la musique pouvait jouer un rôle important pour la revendication des droits de notre peuple ».
En quoi êtes vous différents de Tinariwen ?
Ousmane Ag Mossa : C’est surtout à celui qui écoute de le dire (rires). Nous sommes un jeune groupe des années 2000, donc nous avons notre manière de jouer de la guitare et notre vision musicale, plus moderne, avec des pédales, un clavier, une batterie... Mais nos inspirations principales restent Tinariwen et la musique traditionnelle touareg, auxquels j’espère pouvoir ajouter quelque chose d’intéressant. On ne veut pas reproduire ce qui a déjà été fait.
Et les influences occidentales ?
Ag Mossa : Je suis un grand fan de Mark Knopfler des Dire Straits. J’adore ses solos de guitare, sa technique, les compositions mélodiques. J’écoute beaucoup de musique, ça va du rock à la pop, Pink Floyd, Jimi Hendrix...
Et Bob Marley, dont on sent l’influence sur le morceau Itous ?
Ag Mossa : Tout à fait. J’adore Bob Marley pour sa musique et son message. En plus, le reggae se marie bien avec la musique touareg, ce sont des musiques universelles.
Le renouvellement de la musique touareg est important pour vous ?
Ag Mossa : Ce n’est pas une question de vouloir réinventer la musique touareg, on essaie de faire la musique comme on la ressent. Il y a des morceaux comme Imanin bas zihoun avec une batterie qui tape fort et des morceaux acoustiques comme Adounia tabarat sur lequel guitares acoustiques et calebasse sont côte à côte avec une tabla (percussion indienne, NDLR). Je pense qu’on a réussi à composer un album équilibré, avec des sons plus lourds et d’autres avec plus d’espace, juste pour écouter.
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