Two Gallants : à deux, c'est mieux

Nicolas Alsteen
© Agenda Magazine
23/11/2012
L’ombre de Two Gallants s’est détachée de la scène alternative au début du XXIe siècle. On célébrait alors le retour des guitares. Au moment où les projecteurs éclairaient les riffs incandescents des Black Keys et des White Stripes, Tyson Vogel et Adam Stephens revenaient aux racines du rock’n’roll.

Avec des chansons poignantes, six cordes chargées d’électricité et une batterie nerveuse comme un boxeur en sueur sur le ring, le duo de San Francisco a ressuscité l’âme des musiques américaines. Les Two Gallants prêchent le blues, le punk, la country et l’indie. De retour dans l’arène, les deux musiciens gravent un nouvel album dans le rock. Cinglant, habité d’une authenticité salutaire, The Bloom and The Blight s’impose comme une des meilleures sorties de l’année.

En 2010, un violent accident de la route a failli vous coûter la vie. Cet épisode a-t-il changé votre façon de voir les choses ?
Adam Stephens :
C’est difficile de rester indifférent aux changements quand on s’est approché si près du vide. J’ai vraiment failli y passer. Il faudrait être insensible pour faire abstraction d’un tel accident... Alors oui, certainement, il y a eu un avant et un après. Ma vie est forcément différente. Pourtant, la routine du quotidien tend à effacer les souvenirs, à apaiser l’émotion. Mais jamais complètement. D’ailleurs, je suis persuadé que l’agressivité et l’intensité qui se dégagent de The Bloom and The Blight sont les conséquences directes de mon accident.

Two Gallants a marqué une pause de cinq longues années avant de revenir. Ce temps d’arrêt était-il nécessaire ?
Stephens :
On a tourné non-stop pendant six ans. Après tant d’années sur les routes, nous étions complètement cramés. Je pense qu’on a connu un burn-out. J’ai ressenti le besoin de faire autre chose avec mes chansons. Surtout avec celles qui ne cadraient pas avec l’univers de Two Gallants. En 2010, j’ai sorti un album solo, We Live on Cliffs, et de son côté, Tyson a monté un groupe (The Devotionals, NDLR). Après ces expériences avec d’autres personnes, nous avons retrouvé notre enthousiasme et l’envie de faire de la musique ensemble.

Toutes vos chansons sont régulées par deux instruments : la guitare et la batterie. Dans ces conditions, est-ce facile de se renouveler ?
Stephens :
Être deux dans un groupe, ça limite forcément le champ d’action. Mais cela fait aussi notre force. On doit se réinventer à chaque fois et ça, c’est un véritable challenge. Pour The Bloom and The Blight, on a essayé de varier un peu les instruments. On a un peu chipoté lors du mixage. Mais on a toujours gardé une chose essentielle à l’esprit : nos albums doivent transposer l’énergie de nos concerts. C’est la raison pour laquelle on ne triche jamais en studio. Il n’y a pas d’arnaque sur le son. Aucun tour de passe-passe.


Après deux albums signés pour le compte de Saddle Creek, le label de Bright Eyes, vous déménagez sur la structure française Fargo Records (Jesse Sykes, The Bellrays). Pourquoi changer de crémerie ?
Stephens :
À l’époque où Saddle Creek nous a signés, nous avions reçu quelques propositions de labels en Europe. Plusieurs structures souhaitaient nous héberger mais, par solidarité avec Saddle Creek, on a choisi de travailler avec eux sur tous les territoires. Malheureusement, leur implication en Europe était insuffisante pour nous permettre de décoller. Après l’enregistrement du nouvel album, on s’est penchés sur la question. Fargo avait sorti quelques disques qu’on adore. En plus, le boss du label, Michel Pampelune, était super motivé à l’idée de sortir notre album. Quand la motivation est là, ça fonctionne toujours mieux. Et jusqu’ici, on ne regrette absolument pas 
notre choix.

Two Gallants • 27/11, 19.30, SOLD OUT!, Botanique, Koningsstraat 236 rue Royale, 
Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 02-218.37.32, info@botanique.be, www.botanique.be

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