VelotroniX: de la techno sans drogues

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
25/04/2013
(© Leen Lagrou)

Attention, un ovni vient d’atterrir dans la foule et ses passagers sont prêts à faire exploser la baraque. La transe organique des neuf percussionnistes de VelotroniX ferait pâlir la plupart des DJs techno, pour le grand délire du public. « Quand la force des tambours entre en transe, vous arrivez à la techno ». Vous l’aurez compris, il s’agit d’un sacré nouveau groupe de percussions, sous la direction de Jo Zanders. Ceux qui ont vu VelotroniX à l’after-party de la Zinneke Parade ou lors de la Journée internationale de la Paix le savent : c’est de la bombe, impossible de rester immobile ! « C’est une production typique de Met-X : il y a des musiciens de toutes les origines et de tout âge, ce métissage fait la particularité de ce projet », raconte Zanders. « C’est un groupe amateur, une sorte de néo-fanfare avec des musiciens qui sont là par amour de la musique, mais ce sont vraiment les musiciens idéaux pour ce projet ! » Tous les instruments sont faits maison. « Rien de nouveau, la construction d’instruments à base de pots de peinture, de tubes en pvc ou de parties de voitures se fait beaucoup en Afrique, par manque de matériaux. Pour notre son, je me suis inspiré des Congotronics de Konono N°1, mais aussi de la samba et du maracatu brésiliens ou du djembé d’Afrique de l’Ouest. Je n’ai pas l’impression de faire partie de ces traditions, c’est juste une inspiration qui par après cherche son propre chemin. D’ailleurs, je suis tout aussi bien inspiré par la noise des années 90, Sonic Youth et par la dub psychédélique. »
Jo Zanders explique aussi qu’un concert de VelotroniX est un peu comme un programme de cuisine : «  On peut voir tous les ingrédients, comment la musique est faite et on peut savourer le résultat. C’est vraiment un groupe de live, on ne jouera jamais sur scène car l’interaction avec le public est primordiale. Le public doit sentir la force des tambours ». Les instruments qui frappent le plus notre imaginaire sont les kalimbas ou lamellophones géants, inspirés par les Congotronics mais avec des lamelles rigides, ce qui fait qu’elles doivent être frappées avec des bâtons. « Ces kalimbas sont amplifiés par un pick-up de guitare et connectés à une table de son sur laquelle je joue avec des effets de guitare comme le delay et la distorsion. C’est très artisanal et ça donne un son analogique typique des années 60. On utilise même une plaquette de freins d’une Audi qui, amplifiée, sonne comme une tabla (percussion indienne)  ». L’idée de départ de VelotroniX était de faire des percussions avec des morceaux de vélo, mais ils se sont avérés trop fragiles. Le nom est resté et la connotation de vélocité est tout à fait à sa place. « On joue surtout des rythmes polyphoniques inspirés de l’Afrique. La cadence et la force de frappe fait penser à la techno, qui, en fait, est une transe qui ne s’arrête jamais. Son origine se situe dans la musique traditionnelle comme le gnawa marocain, le voodoo béninois ou le rara haïtien, un battement continu de tambours graves avec du chant et de la danse. La techno, c’est exactement la même chose ».

Antitapas Swing Break Night: Velotronix • 27/4, 21.00, €4/8, Antitapas, De Kelders van/Les Caves de Cureghem, rue Jules Ruhlstraat, Anderlecht, info@antitapas.org, www.antitapas.org

Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.

Read more about: Muziek

Iets gezien in de stad? Meld het aan onze redactie

Site by wieni