1799 Hollie Fernando WET LEG 4
Portret

WET LEG : '"Chaise Longue" nous a permis d'exister'

Nicolas Alsteen
© BRUZZ
13/05/2022

Chaque semaine, notre radar détecte un projet artistique qui mérite toute votre attention. Aujourd’hui, c’est le post-punk de Wet Leg qui s’impose telle une évidence. Depuis l’île de Wight, ce duo anglais solde des histoires d’amour catastrophiques avec beaucoup d’ironie et quelques guitares euphoriques. Coup de foudre assuré.

Au rayon rock indépendant, le premier album de Wet Leg récolte des lauriers à n’en plus finir. Moins d’un mois après sa sortie, le disque du duo caracole en tête des ventes en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, mais aussi en Australie et au Royaume-Uni. Ce joli succès commercial tient d’abord à un coup d’essai magistral : un single lancé, l’été dernier, telle une bouteille à la mer. Morceau avant-coureur et sautillant, Chaise Longue s’écoute à présent comme le chemin le plus court pour atteindre les sommets. Quatre accords de guitare pour mettre tout le monde d’accord : l’équation posée par Wet Leg a démultiplié les vues sur YouTube et cumulé un nombre affolant d’écoutes sur les plateformes de streaming. « Nous n’avions aucune attente particulière avant de sortir ce titre », confie Hester Chambers, chanteuse et guitariste à la chevelure dorée. « À l’origine, il s’agissait surtout de se faire connaître, de prendre un premier contact avec le public. Il nous était impossible d’anticiper l’engouement généré par cette chanson. Pourtant, Chaise Longue nous a permis d’exister instantanément aux quatre coins du monde... »

UNE BONNE BLAGUE

Nouveau porte-drapeau du label Domino (Arctic Monkeys, Franz Ferdinand), Wet Leg a vu le jour dans un pogo. « Nous étions allées voir IDLES en festival », retrace Rhian Teasdale, la deuxième voix du projet. « Leur performance était dingue, complètement sauvage. Après leur concert, nous avons bu un verre et déliré en tirant des plans sur la comète. Avec Hester, on s’imaginait en train de former un groupe pour accéder gratuitement à des festivals. On se voyait déjà chanter des trucs complétement décalés. » Désormais, la bonne blague du duo fait sourire toute la planète pop-rock. Dans la foulée de Chaise Longue, la brune et la blonde viennent en effet de confirmer leur énorme potentiel via un disque euphorique et gentiment débraillé. Le premier album du groupe anglais répond aux attentes et rassemble les publics en tirant des traits d’union entre différents sous-genres du rock alternatif.

LES NOCES REBELLES

Chez Wet Leg, les souvenirs de la britpop, l’énergie rock garage et l’évidence du post-punk affleurent dans des chansons accrocheuses, mais faussement joyeuses. Car, sous des airs innocents et quelques sourires de courtoisie, Rhian et Hester jurent comme des charretières et se métamorphosent volontiers en sorcières pour jeter des sorts à quelques anciens compagnons. Prétextes à des tubes immédiats, leurs ruptures sentimentales portent les (d)ébats au cœur de plusieurs chansons. Loving You, par exemple, souhaite le pire des malheurs à un ex parti voir ailleurs. Plus radical encore, le morceau Piece of Shit déplie une mélodie proprette pour laver son linge sale en public. Dans le même esprit, rebelle et insoumis, Ur Mum carbonise les restes d’une histoire d’amour au chalumeau. Pour mettre un son sur toutes ses compos, Wet Leg a poussé les portes du studio de Dan Carey, grand gourou du label Speedy Wunderground et producteur attitré des plus belles machines du rock anglo-saxon (Squid, Fontaines D.C., Black Midi). « Ce n’est pas le seul garçon qui se cache derrière nos chansons », rigole Rhian Teasdale. « Jon McMullen (Michael Kiwanuka, NDLR) et notre ami Josh Mobaraki nous ont aussi aidées à enregistrer le disque. Alan Moulder (Foals, The Killers, U2 - Ndlr) a assuré le mixage. Cet album est la première étape de notre carrière. C’était donc important de s’accorder une marge de manœuvre optimale afin de comprendre ce qui nous convenait le mieux. » À l’écoute du résultat final, c’est sûr, Wet Leg a tout pigé.

LES NUITS BOTANIQUE : WET LEG

15/5, 20.00, Botanique, www.botanique.be

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