1691 Antonin Jenny

| Antonin Jenny: "On m'a dit qu'en Belgique, je me sentirais chez moi."

Antonin Jenny: le goût des mélanges

Gilles Bechet
© BRUZZ
27/01/2020

Naissance d'un nouvel auteur avec la première pièce d'un jeune français formé à l'INSAS. Les Falaises plonge, sur un ton décalé, dans la matière humaine et temporelle d'un commissariat de province.

Un commissariat dans une petite ville au bord de l'océan, pas d'enquête policière, mais la vie qui passe et des personnages qui se croisent pendant 35 ans. Les Falaises, le premier spectacle du jeune metteur en scène français Antonin Jenny a déjà sa légende d'origine. Ses premiers personnages et ses premières scènes sont nés dans un couloir de l'INSAS au cours d'un exercice de 3e année.

"J'avais envie de raconter des histoires de groupe sur la durée et je voulais travailler sur l'espace et la lumière." Même s'il confesse aller plus souvent au cinéma qu'au théâtre, il a préféré la scène et les planches plutôt que le grand écran. "Le théâtre me paraît plus rapide et plus intuitif. C'est plus évident d'y mettre des choses en place avec peu de moyens."

Originaire de Nancy, il a fait des études au Conservatoire de Paris avant de rejoindre l'école bruxelloise à l'invitation d'un ami qui y était déjà. "En France, il y a peu de formations en mise en scène. Et puis, il m'a dit qu'en Belgique, je me sentirais chez moi. Effectivement, j'ai constaté que l'état d'esprit et le type d'humour n'étaient pas différents de ce que je faisais." Comme au cinéma où il aime autant la comédie que le thriller et le contemplatif, Antonin Jenny aime le mélange des genres. En faisant du lieu un personnage à part entière et en jouant sur la durée, il se propose d'immerger le spectateur dans son théâtre pour qu'il en vienne à trouver naturelles les ruptures de ton entre une scène contemplative et une autre complètement burlesque.

J'aime quand il y a un décalage entre ce qu'on voit et ce qu'on entend

Antonin Jenny

Si Antonin Jenny assume la mise en scène et l'écriture, la singularité de son travail, insiste-t-il, est le fruit d'un travail collectif avec Alice De Cat pour les lumières, Charles-Hippolyte Chatelard pour la scénographie, une équipe qui, comme certains des comédiens, l'accompagne depuis ses débuts à l'école. Grand admirateur des cinéastes Aki Kaurismäki et Takeshi Kitano, il travaille avec ses comédiens ce qu'on appelle le jeu nul. "Je suis là-dessus assez strict. Je demande aux comédiens de ne rien dire quand ils se déplacent et de regarder l'autre quand ils parlent. Pour moi, le texte est le point de départ. Les comédiens sont des passeurs de témoins entre le texte et le spectateur. Ce qui se dit sur scène réussira à paraître surprenant si celui qui le dit n'a pas l'air de le trouver surprenant. J'aime quand il y a un décalage entre ce qu'on voit et ce qu'on entend."

Si tout va bien, Les Falaises n'est que le premier volet d'une série dont les suivants devraient se passer dans la mairie, dans une ferme et dans un opéra de la même petite ville provinciale. "Ça ne se passera pas à la même époque, on ne verra pas les mêmes personnages. La seule chose qui est commune ce sont les comédiens et la géographie imaginaire."

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