Central Dogma : deux pièces en miroir

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
14/05/2014
C’est à un diptyque sur le thème du pouvoir que nous convie la compagnie d’Andrés Cifuentes, récemment rebaptisée Central Dogma. D’un côté, Litanies, spectacle essentiellement visuel qui plonge le spectateur dans un univers entre réel et irréel, dans un pensionnat des années 40 où quatre enfants sont gardés par deux femmes. De l’autre, La Chute, spectacle plus narratif et textuel où, cette fois, le pouvoir est porté par les hommes : un homme et une femme se sont aimés et se retrouvent des années plus tard, dans une chambre d’hôtel, pour peut-être rallumer la flamme. Sauf que dehors, la guerre fait rage et s’invitera dans ce drame passionnel. Le metteur en scène, Andrès Cifuentes nous livre les clés de ces deux pièces en miroir, pour parler d’amour au delà des catastrophes humaines.
Quels sont les auteurs qui ont inspiré Litanies et La Chute ?
Andrés Cifuentes : Pour Litanies, je suis parti des Dramuscules de Thomas Bernhard. Un auteur que je connais bien car au Chili, d’où je viens, c’est presque une institution. Mais je me suis aussi inspiré des écrits d’Antonin Artaud et des compositions d’Arvo Pärt. La Chute est une écriture collective qui part de la pièce Anéantis de Sarah Kane, des écrits d’Emilio del Bosque et d’articles et faits divers extraits de journaux. Ces deux créations répondent surtout à la demande de spectateurs qui suivent notre parcours depuis longtemps et qui souhaitaient un spectacle focalisé davantage sur l’émotion des personnages, un travail plus dépouillé que celui proposé jusqu’à présent. Dans Litanies, il n’y a pas de texte, mais ce n’est pas de la danse non plus. Disons, que c’est du théâtre physique. La Chute est plus textuel.
Justement, de quoi parle La Chute ?
Cifuentes : C’est une pièce en forme de thriller qui nous renvoie à des questions personnelles, spirituelles et culturelles. Elle retrace la vie d’un homme, Jean, divorcé, journaliste pour la presse à sensation, qui se retrouve mêlé à une mystérieuse organisation d’extrême-droite qui veut sa mort. Désorienté par la construction de son passé et de son présent, il va être confronté à son ancien amour, Cate, à un soldat mystérieux et à son ex-femme. « Nous devons parfois descendre en enfer par l’imagination pour éviter d’y aller dans la réalité », disait Sarah Kane. Sur fond de cette constatation, diverses thématiques traversent notre projet, comme la montée du nationalisme en Europe ou la peur.

On y parle aussi d’amour ?
Cifuentes : Notre projet parle avant tout d’amour, des formes que cet amour peut prendre quand survient la colère. On y découvre des personnages à fleur de peau, en survie, dans les moments les plus intenses de leur existence, et qui essaient, malgré eux, d’éviter la catastrophe. Mais la catastrophe est impossible à éviter car ces êtres, par peur de perdre, ont déjà perdu leur humanité.

LITANIES 16 & 17/5 & LA CHUTE 5 > 7, 12 > 14, 20 & 21/6, 20.30, €8/12, Salle Delvaux, ULB, Bâtiment F-1, avenue Paul Hégerlaan, Elsene/Ixelles, 0474-34.52.99, www.theatreandrescifuentes.be

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