Contemporain par tradition

Benjamin Tollet
© Agenda Magazine
30/03/2012
(© Palero and Lamban)

La bailaora Olga Pericet est toute petite en taille mais grande en présence scénique. L’étoile montante du flamenco se produira aux Pays-Bas dans le cadre des Intermezzo series de la Biennale Flamenco et se présentera aussi chez Muziekpublique. « Le flamenco est contemporain par défaut, car l’improvisation est intrinsèque au flamenco », dit-elle.

Pendant son enfance à Córdoba, Olga Pericet a bu à la source du flamenco dans les tablaos et les peñas (restaurants et bars où se présentent les artistes de flamenco). « Mes parents étaient mélomanes. En Andalousie, le flamenco vit dans les rues, dans le quotidien des gens. Ma famille chantait toujours, ça va de soi que moi aussi je m’y sois mise ». À ces traditions, Pericet a ajouté une connaissance aiguisée de la danse classique espagnole et un caractère théâtral unique pour créer son propre style.

Qu’est-ce qui vous pousse à danser?
Olga Pericet: L’illusion et la recherche. Je suis toujours à la recherche de quelque chose de nouveau. L’illusion de pouvoir découvrir plus de moi-même et de voir jusqu’où peuvent mener la curiosité et l’investigation. Je m’inspire de choses quotidiennes qui attirent mon attention : une couleur, un palo (une des différentes formes de flamenco, NDLR), une personne, un voyage… La somme de ce vécu amène de nouvelles idées.
Que voulez-vous transmettre en dansant?
Pericet: Je ne pense pas vraiment à ce que je veux transmettre. Je m’ouvre et je transmets. C’est naturel, un processus magique. Quand je me regarde en vidéo, je vois quelqu’un d’autre. Car la danse, ce n’est pas juste une personne, c’est la somme d’une âme, d’un chant, d’une guitare, d’une palma (claquement des mains, NDLR)… Presque une forme de méditation. Lors de ma dernière tournée, j’ai travaillé autour de trois éléments simples : la rose, le métal et la semence. Cela représentait la vie, la mort et la fertilité, la naissance et la renaissance. Là oui, j’avais un message à faire passer au public. Cette année, je vais travailler avec des artistes contemporains pour me redécouvrir.
Comment êtes-vous arrivée au métissage du flamenco et de la danse classique espagnole?
Pericet: Ce qui me plaît dans le flamenco, c’est que c’est une danse assez individuelle. Chaque artiste a sa propre personnalité. Visuellement, j’aime ce qui bouge et j’attache beaucoup d’importance aux couleurs. Les vêtements simples et la ligne sobre. Sur scène, je n’essaie pas de faire quelque chose de différent, je ne cherche pas à métisser des genres, je me considère comme purement flamenco.
Vous n’essayez pas de créer quelque chose de contemporain ?
Pericet: Non, le flamenco est contemporain par défaut. Le plus contemporain, c’est le flamenco traditionnel, car l’improvisation y est naturelle, elle a toujours existé dans le flamenco.
À Bruxelles, vous présenterez De una pieza, un mosaïque de sept pièces qui représentent les moments les plus forts de votre carrière.
Pericet: J’ai sélectionné sept de mes danses préférées. Je les présenterai en version réduite car j’ai envie de quelque chose de plus « privé ». Il y aura quelques personnes avec qui j’aime beaucoup travailler, comme Juan Amaya « El Pelón » qui présentera une danse avec moi. Je présente les danses en forme de tangram, ce fameux puzzle chinois de sept pièces qui forment ensemble un carré. Ce sera un joli jeu de couleurs.

Olga Pericet
31/3 • 20.00, €13/17/20
Théâtre Molière Naamsepoortgalerij/galerie de la Porte de Namur,
Bolwerksquare 3 square du Bastion, Elsene/Ixelles,
02-217.26.00, www.muziekpublique.be

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