Durant trois jours, le Théâtre National sera envahi de spectacles-express. Dans cette deuxième édition du festival XS, les créations les plus folles déboulent, durant entre 5 et 25 minutes. Un vent frais pour le spectateur, un défi pour l’artiste, une bonne ambiance pour tous…

Le festival XS réunit des artistes autour d’un défi fou : créer un spectacle abouti qui dure entre 5 et 25 minutes. XS, pour eXtra Small, est une carte blanche aux artistes de la scène belge : Armel Roussel, Anne-Cécile Vandalem, Les Slovaks, Jean-Benoît Ugeux, le Tof Théâtre, la Cie Gare Centrale (en photo avec le spectacle O!), Raven Ruëll, Fabrice Murgia, Christophe Sermet… Au total, 18 spectacles qui - outre les salles habituelles - vont se dévoiler dans des lieux saugrenus comme un monte-charge ou le stock décors ! Les après-spectacles sont eux aussi inventifs, avec le concert de Mireilles, qui rassemble six clones de Mireille Mathieu, ou les CHIPS, qui vont réchauffer le dance floor… Alexandre Caputo, conseiller artistique au National, est le maître de cérémonie de ce rendez-vous original.

Pourquoi faire de l’extra small ?
Alexandre Caputo :
L’envie est de susciter l’imaginaire des artistes autrement, par la forme courte, comme le court métrage au cinéma. L’idée est aussi de créer un endroit de rencontres et de frictions c’est-à-dire d’échanges entre les spectateurs qui viennent voir un spectacle d’un metteur en scène connu et puis qui se laissent tenter par des formes esthétiques qui leur sont moins familières, comme la danse, l’installation ou encore le théâtre d’objets.
L’esprit « poétique et politique » du National est présent…
Caputo :
En effet, le Théâtre National - loin du théâtre militant - essaie de renvoyer des visages du monde, de la société, de proposer des points de vue artistiques, pour ré-interroger nos représentations de la société et parfois faire sauter les clichés.
Exemples, dans XS ?
Caputo :
Kuddul Tukki d’Armel Roussel, qui travaille sur le rapport d’acteurs sénégalais avec leur pays et la Belgique. L’humour décalé domine mais en même temps, ils renvoient un regard mordant aux Belges et à ceux qui s’intéressent à l’Afrique. Autre exemple, El Kouds de Réhab Benhsaïne. Elle s’est construite sur des identités multiples, entre sa famille marocaine musulmane et sa propre identité, ancrée sur nos modes de vie. Elle voulait partir en vacances en Thaïlande ou à New York, mais sa copine lui a répondu « comme on n’a pas de sous, je t’invite chez moi… en Israël ». Réhab est confrontée à l’inconcevable : s’allonger sur une plage israélienne. Elle en a fait un solo.

On découvre autrement certains artistes, comme Jean-Benoît Ugeux, dans Brigitte.
Caputo :
En effet, la forme courte permet d’explorer d’autres imaginaires. Jean-Benoît propose une installation sonore réalisée à partir de messages vocaux laissés sur le répondeur d’une dame qui s’appelle Brigitte et qui a vraiment existé. Les messages sont assez violents, remplis de menaces. Par un travail fin sur le son, il nous propose d’écouter ces étonnants messages en face d’écrans où défilent des routes…
Qu’est-ce qui change avec un format ultra court…
Caputo :
Un spectacle peut vous fasciner, qu’il dure 5 minutes ou 10 heures. Mais, on a tendance à formater les spectacles sur une durée « idéale » d’1 heure 30. Il est donc important de créer un espace alternatif pour les spectateurs, et pour les artistes. XS tente de faire ressentir autrement le spectacle…

Festival XS
15 > 17/3
• 19.00, €10 (Pass XS - 1 jour)/€18 (Pass XXS - 3 jours)
Théâtre National boulevard E. Jacqmainlaan 111, Brussel/Bruxelles,
02-203.53.03, www.theatrenational.be

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