Donc on mettra nos masques : wonder duo

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
31/10/2013
Elles sont comédiennes, trentenaires et en avaient marre d’attendre qu’on vienne les chercher. Marcha Van Boven et Dominique Pattuelli créent Donc on mettra nos masques pour se la jouer super-héroïnes décalées. Ou quand Cat Woman et Wonder Woman en démordent avec le stress de la vie contemporaine.

De nos jours, pour enfiler leur justaucorps, les super-héroïnes n’ont plus besoin de cabines téléphoniques. Les vengeresses modernes préfèrent enfiler leurs atours sur les plateaux de théâtre. Ce qui nous donne des actes de bravoure comme Donc on mettra nos masques de et par Marcha Van Boven et Dominique Pattuelli. Parce qu’être comédienne, c’est provoquer le destin, les deux trentenaires se sont prises en main pour concocter ce duo. Une histoire de super-héroïnes, Cat Woman et Wonder Woman, mais aussi de deux femmes qui ont vieilli, aigries face à un monde qu’elles ne comprennent plus. Elles portent en elles les névroses de la société contemporaine. Elles ont vécu, souvent été déçues et découvrent qu’elles ont besoin qu’on croie en elles pour redevenir celles qu’elles étaient. Celles qu’elles rêvaient être.

Pourquoi réinventer le mythe de Cat Woman et de Wonder Woman ?
Marcha Van Boven : J’ai rencontré Dominique Pattuelli à la Ligue d’Impro et nous sommes devenues copines. On se racontait nos histoires, nos angoisses, les petits bugs de la vie. On s’est rendu compte que dans ces récits, il y avait un rythme de parole, des chutes. On a commencé à les écrire sur des fiches et on s’est demandé comment y apporter un peu de distance. C’est là qu’est venue l’idée des super-héroïnes.

Est-ce une pièce féministe ?
Van Boven : Il y a une histoire concrète, des héros qui doivent sauver le monde et un « très vilain », mais c’est vrai qu’il y a, sous-jacent, un fond féministe. On parle de Simone de Beauvoir, des paradoxes qui inondent les magazines féminins. On parle d’une société ultra exigeante, qui nous pousse à faire mille trucs, qui nous culpabilise si on n’utilise pas des couches lavables alors qu’on court dans tous les sens pour le boulot. On y parle de nous, de notre métier de comédienne, pas toujours facile. Faut-il faire des enfants ou pas ? Dominique a accouché il y a deux mois et demi et elle empoigne déjà les répétitions. Dans tous les métiers, c’est difficile. Attention, c’est un spectacle optimiste, qui oscille entre les incohérences d’une société dans laquelle on se débat, et le rêve, l’amour, grâce auxquels on peut tout accomplir. La pièce, c’est tout cela, mais c’est aussi un spectacle d’une grande simplicité : c’est deux copines qui se parlent.
(© Kim Leleux)

Paradoxalement, ces deux filles aux super pouvoirs se sont construites avec des bouts de ficelle.  
Van Boven : Oui, c’est presque un pied de nez à notre métier d’acteur, où l’on travaille souvent avec peu de moyens. On l’a un peu pris comme un défi. On s’est dit : « c’est difficile ? Et ben, on fonce ! On n’a pas d’argent pour le décor ? Et ben, on va aller dans les réserves des théâtres et voir ce qu’on peut dégoter ». On a bénéficié d’une résidence au Varia où on nous a donné une salle de réunion avec au milieu une énorme table qu’on ne savait pas déplacer. On a commencé à faire avec et après, on s’est rendu compte qu’on ne savait plus faire sans. Cette grande table improbable, on en a fait quelque chose. Tout cela donne un résultat hyper kitsch, un côté hétéroclite mais qui finit par former une esthétique, une cohérence d’ensemble.

Donc on mettra nos masques • 5 > 23/11, 20.30 (wo/me/We: 19.00), €8/12/16, Les Riches-Claires, Rijkeklarenstraat 24 rue des Riches Claires, Brussel/Bruxelles, 02-548.25.80, www.lesrichesclaires.be & 19 > 28/12, 20.30, €10/15/18, Atelier 210, Sint-Pieterssteenweg 210 chaussée Saint-Pierre, Etterbeek, 02-732.25.98, www.atelier210.be

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