La petite fille : rêve et cauchemar

Nurten Aka
© Agenda Magazine
23/11/2012
L’expérience sera sensorielle ou ne sera pas. Pour son premier spectacle – écriture et mise en scène – Emilie Maréchal, comédienne de formation, nous propose une fable, La petite fille, pour six interprètes dans un univers de rêve et de cauchemar, en obscurité, variations sonores et texte a minima. Histoire d’aborder le lien familial et… la religion chrétienne (catholique et orthodoxe) ! Rencontre sans eau bénite.

Pourquoi La petite fille ?
Emilie Maréchal :
J’avais envie d’explorer sur scène le fonctionnement du rêve et du cauchemar. J’ai donc commencé à écrire l’histoire d’une petite fille, entourée de sa mère et de son grand-père, pour traverser ces générations et la famille, dont le passé peut éclairer le présent. Très vite, j’ai eu envie d’interroger la croyance. Jusqu’au peut–on aller pour nos croyances ? Jusqu’au martyr, jusqu’au sacrifice ?

Ça fait beaucoup de thèmes pour un seul
spectacle…
Maréchal :
Oui, mais les thèmes se regroupent dans la forme même du spectacle, qui se rapproche du rêve. C’est à travers le passé de la jeune fille que les thèmes de la famille et de la religion s’entremêlent.

Pourquoi la religion chrétienne ?
Maréchal :
J’ai abordé la religion par sa spiritualité qui m’intrigue, notamment par des retraites que j’ai effectuées chez des orthodoxes qui ont un rapport au monde quasi sensuel, loin de mon rapport concret à la réalité. À travers la croyance hors normes, cela me permettait d’aborder l’extra-ordinaire car la pièce traite du sacrifice et du martyr. La religion catholique, parce que c’est celle d’où je viens.

Quels rapports avec le rêve et le cauchemar ?
Maréchal :
Je voulais un spectacle sensoriel. Le rêve et le cauchemar me le permettent, en déstructurant le récit comme dans le chaos du rêve, en décuplant les sons et les voix, en brouillant les repères, les apparitions, les disparitions… J’ai envie qu’on comprenne le spectacle par les sens et le corps.

La petite fille
se joue dans l’obscurité ?
Maréchal :
Toutes les scènes naissent du noir. L’obscurité nous permet de travailler les sens. Le travail technique de la lumière et du son est énorme et demande une belle dose de précision à chacun. Plus j’avance dans les répétitions, plus je retire du texte, plus les images apparaissent. Le jeu dans et avec l’obscurité fait que chaque geste possède une grande importance. Cela me permet aussi de travailler un endroit de jeu précis, ce moment qui se situe « juste avant la parole », où tout est possible, où aucune direction n’est prise par le dialogue entre les personnes, qui évacuerait toutes les autres possibilités. La petite fille est une traversée courte, de maximum 1 heure 15 car, comme dans un rêve, l’expérience doit être brève, condensée, épurée.

Et le son ?
Maréchal :
Il est souvent grossi par des bruitages. Par exemple, une scène de repas où tous les bruits sont repris et amplifiés. Ce son travaillé me permet de jouer sur la réalité un peu déformée à laquelle je m’intéresse. Et donc dans le spectacle, la lumière, le son, les interprètes et le texte se construisent et avancent ensemble.

La petite fille 26/11 > 5/12, 20.30 (wo/me/We: 19.30 & zo/di/Su: 18.30), €5/7,50/10, Théâtre Océan Nord, rue Vandeweyerstraat 63-65, Schaarbeek/Schaerbeek, 02-216.75.55, www.oceannord.org

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