Les 7 doigts de la main laissent leurs traces

Gabriel Hahn
© Agenda Magazine
19/10/2012
(© Michael Meske)

Dans un abri de fortune fait de bric et de broc, six hommes et une femme sentent le vent de la fin et décident de laisser leur empreinte. Créé en 2006 par la compagnie de cirque contemporain québécoise Les 7 doigts de la main, Traces sillonne depuis le monde, unanimement acclamé.

« Le public arrive. Il est filmé par une caméra et se voit rentrer dans la salle. Les spectateurs font eux aussi partie de l’expérience », explique Valérie Benoit-Charbonneau, seule femme du spectacle. « On dessine sur le sol, on joue de la guitare, du piano, on fait des numéros. On tente tout pendant 90 minutes pour que les gens se rappellent de nous ».

Traces
démarre dans un univers urbain apocalyptique...
Valérie Benoit-Charbonneau :
Une catastrophe a eu lieu. Nous sommes un groupe d’amis cachés dans un bunker et nous essayons de laisser des traces avant que n’arrive la fin du monde. Pendant 90 minutes, on se trouve constamment sur scène. Il y a des numéros de cirque bien sûr, mais aussi du basket, du skate-board... Chacun joue sa propre musique. Plus on se rapproche de la fin, plus les numéros sont courts et s’enchaînent. C’est une métaphore du temps qui s’écoule. Le paroxysme arrive à la fin avec un numéro d’anneaux chinois et une musique répétitive qui accentue et reprend cette notion de temps.

À la durée du spectacle s’ajoute la grande difficulté des numéros.
Benoit-Charbonneau :
C’est quand même assez épuisant au début. On vient de terminer un an de représentations à New York où l’on jouait sept jours par semaine. Il faut apprendre à gérer, savoir quand pousser et quand souffler un peu. On ne peut pas tout donner pendant 90 minutes. C’est tout un travail de concentration sur la respiration et cela nécessite des pauses. C’est le spectacle le plus exigeant que j’ai eu à faire mais quand on le termine, le feeling est vraiment extraordinaire. Souvent, en tant qu’artiste, on est engagé dans une compagnie pour faire son numéro et c’est tout. Personnellement, je n’avais jamais fait d’aérien, joué de piano ou fait du skate-board. On apprend tous beaucoup avec tous ces numéros si variés.



Chacun de vous livre aussi une part de lui-même sur scène.
Benoit-Charbonneau :
La force de cette compagnie vient du fait qu’on ne joue pas nécessairement des personnages. Ils voulaient, surtout pour ce spectacle, que l’on joue nos propres rôles. À certains moments, on prend le micro et on se livre au public sur des choses personnelles. C’est intéressant d’avoir cet échange car les gens ont l’impression de mieux découvrir les artistes, de les connaître un peu plus à la fin. Ne pas se cacher derrière des costumes ou une histoire permet de véritablement montrer l’artiste qui est sur scène. Cela crée une réelle intimité entre le public et nous.

C’est une expérience bien éloignée du Cirque du Soleil où vous avez aussi évolué ?
Benoit-Charbonneau :
Ce sont deux compagnies extraordinaires. Le Cirque du Soleil est énorme, la scène immense, les structures hallucinantes. Ici, c’est vraiment une expérience plus intime, familiale. Les deux expériences sont extrêmement enrichissantes.

Traces • 25, 26/10, 20.30 & 27/10, 16.00, SOLD OUT!, 27/10, 20.30, €13 > 25, Wolubilis, Cours Paul Henri Spaakpl. 1, St.-Lambrechts-Woluwe/Woluwe-St-Lambert, www.wolubilis.be

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