L'histoire en marche

Delphine Georges
© Agenda Magazine
09/04/2012
(© Maria Del Curto)

Avec Du Coq à Lasne, la comédienne, auteure et metteuse en scène Laurence Vielle lève le voile sur un secret de famille et sur des années de non-dit. Un voyage intérieur, à la recherche de ses racines et de ses ancêtres, mais aussi une balade à travers la Belgique, son histoire, ses communautés.

Pour cette nouvelle création, Laurence Vielle s’est basée sur une histoire très personnelle : « Je pars souvent de choses proches et intimes. Ici, il s’agit d’une histoire de famille. Il y a eu, pendant la guerre, deux résistants et deux collaborateurs dans la branche du côté de ma maman. Mais ça a toujours été un secret, une faille familiale, quelque chose de tu… »
C’est tout naturellement que l’auteure a eu envie d’explorer et de raconter cette histoire familiale, en récoltant toute une série de témoignages écrits ou oraux, en rencontrant des membres de sa famille mais aussi des historiens belges. « C’était un grand voyage pour moi, quelque chose de fort et d’intime », raconte-t-elle. « Et beaucoup de gens se retrouvent dans mon histoire, ils se sentent touchés et concernés. Je pense qu’il y a des secrets dans toutes les familles… Ce type de spectacle véhicule une charge émotionnelle forte parce qu’on devient passeur d’un silence. On donne une nouvelle dimension à quelque chose de peu connu ».

Histoire belge

À travers ce documentaire poétique et intimiste, la comédienne exerce son devoir de mémoire : « J’ai rencontré l’écrivain belge Pierre Mertens pendant mes recherches et il parle beaucoup du droit à la mémoire. J’ai l’impression que pour nous, c’est un véritable devoir de chercher à apporter un peu de clarté, envers nos enfants notamment. Tout au long de mes recherches, j’ai rencontré des gens qui m’ont parlé de la Belgique et je ne me souviens pas du tout avoir appris les choses de cette manière quand j’étais à l’école. Tant qu’on est vivant, c’est important d’aller chercher autour de soi les différents points de vue que l’on peut trouver sur un sujet. Il faut se parler, apprendre la langue de l’autre ». Sans doute est-ce cette envie de relier les gens par la parole qui donne un caractère très actuel à la pièce et nous ramène immanquablement aux tensions communautaires belges. « Évidemment, il est question de différence, mais ce n’était pas mon moteur de départ… La petite histoire a rejoint la grande ! Il se fait que les membres de ma famille vivaient en Flandre ».
Pour trouver l’inspiration, Laurence Vielle a parcouru des kilomètres à pied ou à vélo, comme à son habitude. « J’avais récolté de nombreux témoignages et j’avais beaucoup de matière, mais j’avais besoin de marcher pour réfléchir. J’ai donc parcouru la route entre Le Coq et Lasne, en compagnie de Jean-Michel Agius, qui a filmé et monté, à l’aide de ces images, les projections qui servent de toile de fond au spectacle. Sur le moment, je me suis demandé pourquoi je marchais, mais en arrivant à Lasne, j’ai vu deux chaises bleues d’enfants et j’ai compris… J’y ai vu mon arrière-grand-mère qui discutait avec son frère et j’ai commencé à écrire mon histoire ».
Du Coq à Lasne
12/4 > 26/5
• 20.30, €8/22/25
Théâtre Le Public rue Braemtstraat 64/70, Sint-Joost-ten-Node/Saint-Josse-ten-Noode, 0800-944.44, www.theatrelepublic.be

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