Partition de mouvement, de lumière et de son

© Agenda Magazine
11/03/2012
Chorégraphe flamande installée en Suisse, Cindy Van Acker sculpte ses chorégraphies dans le mouvement pur et la lumière physique, celle des néons. Une musique électronique discrète appuie cette ambiance raffinée, ultra minimaliste. Son épure hypnotique nous emporte dans un silence, une contemplation méditative voire une transe extrêmement lente. Chez elle, un corps peut disparaître dans la lumière, ou encore se mouvoir incrusté dans un tapis de néons. Deux solos surprenants passent au Studio du Kaai : Nixe, où elle danse dans une « mer » de néons, et Obtus, dans lequel la danseuse évolue parallèlement à une ligne de néons imperceptiblement mouvants. Au spectateur de se glisser dans cette écoute particulière. Au Kaaitheater, elle dévoilera sa nouvelle création, Diffraction, pour six danseurs et toujours la lumière…

Votre style est très «minimal art», avec la lumière posée comme un interprète…
Cindy Van Acker: En fait, j’imagine mes chorégraphies comme une partition de mouvement, de lumière et de son. Une partition globale où ces trois éléments se rejoignent. Dans Nixe et Obtus, j’ai travaillé sur la souplesse et la qualité du mouvement, dans une douceur extrême. Des mouvements où le rythme et l’attaque sont importants et précis. Dans Nixe, à travers 21 néons au sol, traités comme de l’eau, dans Obtus, à travers la perception du mouvement par le détail. Au sol, il y a sept néons alignés latéralement qui avancent très lentement. Le côté minimal vient de ma sensibilité par rapport à la forme. Je tente de donner à celle-ci une puissance par l’épuration absolue, une lenteur, une densité et une qualité précise du mouvement
Pourquoi privilégier le néon?
Van Acker: Je travaille la lumière comme un important acteur de transformation de l’espace et de mon rapport au mouvement. Le néon me donne une qualité de lumière qui me plaît beaucoup. Dans Nixe et Obtus, la lumière guide le mouvement.
Où nous emmène Diffraction?
Van Acker: L’idée est de voir comment la lumière et l’onde réagissent quand elles traversent un obstacle. Je continue à croire en une alchimie entre le mouvement, la lumière et le son. Dans cette pièce pour six interprètes, la scénographie s’appuie sur une machine à neuf rails et néons qui peuvent bouger latéralement. J’avais envie de mettre aussi la lumière en mouvement. Il y a une lenteur et aussi une certaine densité comme dans les deux solos, mais aussi une « diffraction » du mouvement. La chorégraphie est basée sur un mouvement simple que chaque danseur répète avec des temps différents et un développement qui se crée au fur et à mesure, d’une manière assez géométrique, avec des lignes dans l’espace.
Qu’est-ce qui change entre en solo et une chorégraphie à plusieurs?
Van Acker: C’est la gestion des perceptions. Je travaille beaucoup sur l’image visuelle. Dans un solo, avec un seul corps, je crée le mouvement avec l’idée de guider l’œil du spectateur. Je cherche à faire « zoomer » son regard sur une partie du corps. Avec une pièce de groupe, à six corps, les gros plans sont moins évidents. Mais à chaque fois, comme une pensée mentale très forte, j’essaie que le mouvement aille au-delà du corps.

Nixe + Optus 14 & 15/3, 20.30, €8/12, Kaaistudio’s, Onze-Lieve-Vrouw van Vaakstraat 81 rue Notre-Dame du Sommeil, Brussel/Bruxelles & Diffraction 17/3, 20.30, €10/12, Kaaitheater, square Sainctelettesquare 19, Brussel/Bruxelles, 02-201.59.59, tickets@kaaitheater.be, www.kaaitheater.be

Fijn dat je wil reageren. Wie reageert, gaat akkoord met onze huisregels. Hoe reageren via Disqus? Een woordje uitleg.

Read more about: Podium

Iets gezien in de stad? Meld het aan onze redactie

Site by wieni