Poids plume: le bonheur, all inclusive

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
13/03/2014

(© Saskia Vanderstichele)

Depuis un an, une partie de feu la compagnie Arsenic renaît de ses cendres. Poids Plume, farce burlesque sur notre obsessionnelle quête du bonheur, renoue avec un style festif, absurde et burlesque. Après un triste divorce qui a décimé la compagnie liégeoise Arsenic (Le Dragon, Éclats d’Harms, Le Géant de Kaillass), Axel De Booseré et Maggy Jacot ont décidé de voguer de leur côté avec une nouvelle aventure artistique qui voit aujourd’hui naître Poids Plume, farce débridée où le délire se veut antidote à la morosité ambiante. À l’écriture de cette comédie expressionniste, on trouve Mireille Bailly, qui s’est lointainement inspirée de ses propres frustrations existentielles pour imaginer Madame Plume. Lassée de sa vie terne, de son bonheur mou, de son mari aigre-doux et de sa fille flasque, Madame Plume veut de l’action, de la vraie, celle que l’on trouve dans les téléfilms ! Elle va faire appel à une société de services qui lui promet la résolution de tous ses soucis, y compris son petit problème de poids.

Cette « Madame Plume » et son obsession du bonheur, c’est un peu vous ?
Mireille Bailly : Cette question m’a évidemment déjà traversée : quand on a tout, la santé, l’amour, et que malgré tout, on a l’art de gâcher sa vie ! C’est l’histoire d’une dame de 50 ans dans un monde où le manque crée une éternelle insatisfaction. Elle est dans la quête d’un bonheur tout fait, un bonheur de magazine. Elle voudrait une « Plus belle la vie » mais le bonheur n’est pas toujours là où l’on pense qu’il est. Je joue Madame Plume, qui se fait harponner par une société de services, la BPCP, pour « Boîte Permanente qui prend en Charge tous vos Problèmes ».

Même si votre compagnie est en pleine reconstruction, peut-on s’attendre à retrouver une certaine « patte » par rapport à l’histoire d’Arsenic ?
Bailly : La compagnie est constituée de la même équipe artistique, avec Maggy Jacot et Axel De Booseré en binôme à la création. On poursuit donc le même travail de recherche entamé il y a douze ans. Il y a une continuité certaine dans le fait de créer un théâtre festif, ludique, à destination de tous les publics. Avec Poids Plume, on est dans un texte absurde et drôle, une farce, mais c’est aussi un théâtre de sens, qui soulève des questions très actuelles. Quand Madame Plume énonce son insatisfaction, les personnages vont surgir de chez elle, de son armoire. L’écriture porte cette forme non-réaliste. La toile de fond évoque aussi le contexte de crise, avec son lot de mauvaises nouvelles quotidiennes qui génèrent de l’inquiétude. Comment ne pas subir la pression, la peur constante de la crise économique, quand ce genre d’information arrive quotidiennement dans nos maisons ?

Poids Plume • 18/3 > 5/4, di/ma/Tu > za/sa/Sa, 20.30, €8/11/13/16, Théâtre de Poche, Gymnasiumweg 1A chemin du Gymnase, Ter Kamerenbos/bois de la Cambre, Brussel/Bruxelles, 02-649.17.27, www.poche.be

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