Sofie Kokaj mange sa glace

Catherine Makereel
© Agenda Magazine
18/04/2014
Avec Mange ta glace de Sofie Kokaj, on peut s’attendre à une explosion de parfums dans le cornet. Le poète Allen Ginsberg, la rockeuse Patti Smith, le cinéaste John Cassavetes, Godard ou encore la sulfureuse histoire du Chelsea Hotel : la metteuse en scène convoque des fantômes du passé pour pacifier notre présent. Spectacle poétique et musical porté, entre autres, par Selma Alaoui et Sophie Sénécaut, Mange ta glace met en scène la bonté fondamentale de l’humain lorsqu’il se sert de l’art pour embrasser le réel. En vrac, Sofie Kokaj nous promet « un spectacle traversé d’ombres musicales et de lumières d’hiver, un retour à l’innocence, des notes pour le futur, la répétition d’un autre spectacle, des paillettes contre la mort, un parc d’attractions, et une tentative de faire signe à l’amour ». Explications.

Entre autres références, Patti Smith est au cœur de ce voyage théâtral ?
Sofie Kokaj : Au départ, il devait s’agir d’une adaptation de Just Kids de Patti Smith, une autobiographie qui raconte sa jeunesse. Puis j’ai eu envie de passer à une écriture plus personnelle, en parallèle au travail avec les actrices. Au final, on a tout de même gardé Patti Smith comme énergie motrice mais on est revenus à quelque chose de plus enfantin, qui rejoint nos propres racines.

Quel est le fil narratif ?
Kokaj : C’est une histoire d’amitié entre deux actrices. C’est en partie relié à Just Kids, quand Patti Smith raconte le début de sa carrière, à l’époque où elle logeait au Chelsea Hotel, dans une certaine pauvreté, avec son ami le photographe Robert Mapplethorpe, mais ça devient l’histoire de deux actrices, leur enfance, leurs rêves, les auditions qu’elles passent, les concerts, le cinéma. On les suit comme dans un film. En tout cas, on essaie de donner cette qualité-là. La pièce oscille entre souvenirs et fantasmes et évoque tout ce qu’on peut rêver de faire en tant qu’artiste. C’est une sorte de rituel pacifique à travers les arts.

Peut-on s’attendre à une pièce plutôt « atmosphérique » ?
Kokaj : Je pense que ma pièce précédente This is not a love song l’était davantage. Cette pièce-ci sera plus tranchante, plus proche du public. Même si on se rapproche du rêve et des souvenirs, on est dans la performance. On s’approprie un matériel qui nous vient du passé – Ginsberg, Patti Smith – mais pour acter quelque chose dans le présent : comment continuer à être des artistes, à être dans l’artisanat de ce théâtre-là ? C’est vrai qu’on renvoie à pas mal de choses. On a relu des textes, revu des morceaux de films mais la pièce sera parfaitement compréhensible sans en maîtriser toutes les références. Elle sera portée par deux actrices qui se complètent. Sophie, c’est plutôt la guitare électrique : elle est plus dans l’expérimentation, l’improvisation. Selma, c’est plutôt la basse : une grande solidité d’actrice, qui se situe plus du côté de la narration. Cette différence d’intensité génère quelque chose de très vivant.

MANGE TA GLACE 22 > 26/4, 20.30, €5/7,50/10, Théâtre Les Tanneurs, Huidevettersstraat 75-77 rue des Tanneurs, Brussel/Bruxelles, 02-512.17.84, www.lestanneurs.be

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