Trois perles jeune public à rattraper

Estelle Spoto
© Agenda Magazine
14/01/2015
(Les Misérables © Antoine Blanquart)

Le Plastique Palace Théâtre, La bulle à sons, les Karyatides : ces trois compagnies bruxelloises ont fait un tabac lors du festival de théâtre jeune public Noël au Théâtre. Vous avez raté ça ? Vous avez heureusement une chance de vous rattraper : elles seront prochainement de retour sur scène dans la capitale.


PLASTIQUE PALACE THÉÂTRE : AU LOIN
La compagnie : Plastique Palace Théâtre est une toute jeune compagnie qui réunit le comédien Blaise Ludik, déjà vu notamment dans des spectacles de la Clinic Orgasm Society et de Michel Dezoteux, et Judith Spronck, issue du milieu du cinéma. Le passage vers le jeune public s’est fait en devenant parents. « On adore raconter des histoires à notre petit garçon et ça suscitait notre envie de créer une histoire pour d’autres enfants », explique Blaise. « Notre idée était de monter un spectacle le plus autonome possible, pour pouvoir amener facilement le théâtre dans les écoles. On voulait susciter un émerveillement par des procédés simples, artisanaux ».
(© Virginie Delattre)

Le spectacle : Au loin, leur première création, a nécessité 18 mois de travail. « On avait envie de raconter une histoire avec de l’action », précise Judith. « On est partis de L’Odyssée d’Homère, avec l’idée de sortir le héros du livre et de travailler dans l’univers du papier ». Blaise Ludik s’est inspiré des origamis de Jo Nakashima pour créer une marionnette à partir d’une simple feuille et d’une tête sculptée. Pour créer un spectacle le plus universel possible, les deux artistes ont aussi décidé de ne pas avoir recours à la parole. « À travers ces contraintes, on a cherché comment raconter une histoire avec un début, une fin et des aventures et que tout ça fasse sens », poursuit Judith. « La question était comment on pouvait adapter ce que vivait Ulysse pour des enfants en bas âge tout un créant un spectacle visuellement attrayant. Un vrai défi. Heureusement, on a pu compter sur l’aide d’amis, Giulia Palermo pour la manipulation des marionnettes, Didier De Neck pour la mise en scène, Rosario Amedeo pour la création sonore... Un soir de découragement, on a décidé de montrer à notre fils la scène du cyclope, sur la table, avec la lampe de bureau. C’est un spectateur difficile mais il était écroulé de rire. Là on s’est dit qu’on n’était pas totalement à côté... » Et effectivement Au loin, depuis sa création l’été dernier, n’a reçu que des éloges de la presse et du public.
• 18/1, 15.00, Centre culturel de Jette, http://www.ccjette.be/, 25/1, 16.00, La Roseraie, http://www.roseraie.org/, 11/3, 14.00, Centre culturel Jacques Franck, http://www.lejacquesfranck.be/, 14/3, 15.00 & 17.00, Théâtre La montagne magique, http://www.theatremontagnemagique.be/, 3 > 7 ans


LA BULLE À SONS : L’ENFANT RACINE
La compagnie : « On adore le répertoire de la musique classique, sa richesse au niveau des nuances, des couleurs... Mais ce qui nous manquait, c‘était la
proximité avec le public », explique la violoncelliste Fabienne Van Den Driessche. Avec le pianiste et compositeur Benjamin Eppe, elle a créé la compagnie La bulle à sons, dont le premier projet a été Le piano voyageur. « Ça a démarré avec le piano à queue de la maison. Benjamin l’a déménagé pour aller s’installer au Centre neurologique William Lennox à Ottignies. On a mis ces enfants atteints nerveusement en-dessous et au-dessus du piano. C’est comme ça que ça a commencé ». Elle-même a fait ses premiers pas dans les spectacles jeune public au sein du Théâtre de La Guimbarde, pionnière dans le domaine, avec Duo des Voiles et Bach... à sable.
Le spectacle : L’enfant racine s’inspire du livre du même nom de Kitty Crowther. « J’ai pris le livre et je suis allée voir Martin Staes-Polet, le metteur en scène, pour lui demander de m’apprendre à parler. Jusque là, sur scène, j’étais toujours restée dans le langage non verbal mais j’avais envie du mot, comme un instrument en plus à associer au violoncelle », explique la musicienne devenue au fil du temps conteuse et comédienne. « Le pari, c’était d’enlever l’image de Kitty Crowther. Je voulais partager le monde des sons et que chacun soit libre de partir dans son imaginaire. C’est un texte court, qui raconte une relation particulière entre un enfant et un adulte. Ça parle de séparation, de solitude, du rapport de chacun avec son enfant intérieur ». Pour la première fois, Fabienne Van Den Driessche propose ses propres compositions, complétées par la Valse des Fées de Benjamin Eppe. Tout est joué en live avec un système de loop station, qui permet d’enregistrer des boucles en direct. « C’est une vraie collaboration avec Gaëtan van den Berg, le régisseur. On a choisi de ne pas pré-enregistrer la musique. Je ne voulais pas m’installer dans quelque chose de défini. De cette manière, L’enfant racine, c’est toujours du vivant ».
• 31/1, 15.00, Théâtre La montagne magique, http://www.theatremontagnemagique.be/, 21/3, Festival Kidzik, Botanique, http://www.kidzik.be/, 5 > 8 ans


COMPAGNIE KARYATIDES : LES MISÉRABLES
La compagnie : Karine Birgé et Marie Delhaye, les deux fondatrices de la Compagnie Karyatides (en 2009), se sont rencontrées au Conservatoire de Liège, mais c’est le théâtre
d’objet qui les a réunies. « Dans le théâtre d’objet, on peut faire beaucoup avec très peu », explique Karine. « On peut avoir une foule de révolutionnaires sur scène pour pas cher. Bien sûr, il faut travailler pour que ça ait de l’envergure, de la gueule, que ce soit à la fois fort et beau ». « L’acteur est démiurge dans le théâtre d’objet », complète Marie. « Ce qui nous plaît aussi, c’est que les objets ont une force d’évocation d’une grande puissance. On veut des objets qui aient une âme. Cette statuette sur la cheminée de la grand-mère, on peut la trouver extrêmement kitsch, mais quand on la pose sur une table et qu’on l’éclaire, d’un coup, c’est tout un monde qui nous arrive. Par rapport au théâtre d’acteurs, il y a autre chose qui se joue et il y a une autre liberté chez le spectateur ». « Nos spectacles, très visuels, ne s’adressent pas qu’aux enfants », complète Karine. « Comme on joue avec les références, il y a différents degrés de lecture au niveau du texte, du jeu mais aussi des objets ».
Le spectacle : Les Misérables est leur quatrième spectacle (créé lors de Noël au Théâtre) de forme longue, après Le Destin, Madame Bovary, d’après Flaubert et Carmen, d’après Bizet et Mérimée. « On tombe sur des œuvres littéraires qui nous touchent et on a envie de les donner à voir et à entendre à un public le plus large possible », précise Marie. « C’était une gageure de raconter cette histoire immense d’Hugo. L’adaptation a été un travail de deuil permanent. On s’est focalisées sur les figures populaires sacrifiées : Jean Valjean, Fantine, Cosette et Gavroche, qui passe comme une comète. Ce qui nous importe, avant la beauté de la langue, c’est que ça soit entendu, clair, accessible ». Karine : « On se concentre sur la question du bien, du mal, de la justice, de la misère, de la révolution. Toute la dimension sociale du roman est très actuelle ». (Image © Antoine Blanquart)
• 24/2 > 7/3, Théâtre National, http://www.theatrenational.be, 10+

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