Expo 'Pompeii, the immortal city': cendres immortelles

Gilles Bechet
05/12/2017

Une centaine d’objets exhumés des cendres, des personnages et des expériences immersives exposés à la Bourse ressuscitent le quotidien de la ville pétrifiée de Pompéi.

La catastrophe tient du miracle. Destruction et conservation indissociables d’une même fureur tellurique qui, en 79 après J.-C., ensevelit la prospère ville romaine. Comme il n’est pas possible à tout le monde de se rendre au pied du Vésuve, c’est Pompéi qui vient à Bruxelles. On aurait pu craindre une exploitation tape-à-l’œil croulant sous les copies et reconstitutions plus ou moins fidèles. Mais il n’en est rien. Ce sont des pièces authentiques qui nous sont montrées. Elles proviennent du Musée Archéologique National de Naples et sont toutes d’un grand intérêt. Après un film d’introduction projeté sur des écrans à 360°, qui nous plonge au cœur de la catastrophe, l’exposition nous ramène dans les années qui l’ont précédée pour détailler le quotidien d’une florissante cité romaine. Le travail des matériaux, le bronze, le verre, la pierre, les systèmes de chauffage, d’éclairage ou de mesure du temps nous sont restitués par des objets soigneusement sélectionnés et par de très belles peintures sur plâtre retrouvées sur le site. On évoque aussi l’agriculture, la chasse et les menus quotidiens des habitants

Une des pièces les plus étonnantes est certainement cette miche de pain pétrifiée alors qu’elle était encore intacte et prête à être mangée. On apprend aussi que le vin qu’on buvait dans des sortes de biberons de verre était plutôt corsé, 16 à 18°, souvent coupé à l’eau et agrémenté d’arômes et d’épices pour masquer le goût laissé par les dépôts dans les amphores mal nettoyées.

Des modèles provenant du Musée Galileo de Florence restituent l’ingéniosité des sciences utilisées dans l’antiquité romaine du Ier siècle après J.-C. On peut ainsi voir une maquette 1/1 d’une grue de construction ou encore l’odomètre, étonnant mécanisme qui permettait de mesurer les distances sur les routes grâce à une roue dentée qui faisait tomber un caillou après chaque mile romain.

Une des bonnes idées de l’exposition, c’est d’avoir confié le texte de l’audioguide au jeune Caius, fils de bonne famille qui vit avec sa tante Rectina et son oncle Lucius, négociant en vins et huiles d’olive. Son récit très vivant bourré d’anecdotes remet judicieusement en contexte tous les objets et informations proposés tout au long du parcours.

La conclusion, inéluctable, de cette journée fatale nous attend dans le dernier espace. Deux moulages qui restituent la trace des corps laissée dans la cendre durcie figés sous une pluie scintillante dans leur sommeil éternel. Tout autour d’eux, des visages de plus en plus fantomatiques de citoyens de Pompéi s’effacent progressivement comme aspirés par les ténèbres du temps.

> Pompeii, the immortal city > 15/4, Beursgebouw/Bourse, expo-pompeii.be

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