1614 mektoub my love

Mektoub, My Love: Canto Uno

Review
Score: 4 op 5

Mektoub, My Love: Canto Uno

Niels Ruëll
© BRUZZ
02/05/2018

Abdellatif Kechiche fait suivre le très encensé La Vie d’Adèle d’un hymne plein de vie à la jeunesse, au soleil, à la mer et au désir : Mektoub, My Love: Canto Uno.

Adieu jeunesse fougueuse ! Hélas, le chemin du berceau au tombeau est une route à sens unique. Heureusement que le cinéma existe pour permettre, le temps de quelques heures, de se laisser bercer par l’illusion que le bel été de 1994 est de retour et qu’il n'y a rien d’autre à faire que de cueillir le jour. Cette illusion, c’est Abdellatif Kechiche, couronné de la Palme d’Or pour La Vie d’Adèle, qui se charge de nous la donner.

Pour un film d’un peu moins de trois heures, inspiré librement d’un roman de François Bégaudeau, la trame narrative ne fait pas dans la complexité. Le jeune étudiant en cinéma Amin est de retour de Paris pour passer l’été à Sète. Dans cette ville portuaire multiculturelle qui borde la Méditerranée, ses parents tiennent un restaurant, son cousin Tony brise un cœur après l’autre et son soûlard d’oncle drague les adolescentes. Le timide Amin est fou de son amie d’enfance Ophélie qui s’apprête à donner sa main à un soldat qu’elle trompe avec Tony. Mais peu importe.

Ce qui compte, c’est que le soleil brille, que la mer scintille, que l’on mange, boit et discute ensemble, que l’on danse ensuite jusqu’aux petites heures et que les jeunes corps lascifs se donnent à l’ivresse de la sensualité. La manière dont s’y prend Kechiche relève du secret de l’artiste, mais son hymne est intense, incroyablement vivant et beau à tomber. Car il sait comme nul autre saisir le tourbillon de la vie.

Après la première au Festival de Venise, de nombreuses critiques se sont fait entendre reprochant au réalisateur son regard masculin et les scènes où il donne sans vergogne libre cours à sa fascination pour les poitrines et derrières voluptueux. Si le cinéma et le voyeurisme sont de vieux amis et que le désir et l’obsession n’ont jamais quitté l’art, Kechiche ferait mieux de prendre ces critiques au sérieux avant d’être assimilé à l’oncle ivrogne de son film. Heureusement, le débat ne fait pas oublier l’essentiel : Mektoub, My Love: Canto Uno est un hymne plein de vie qui ne court pas les rues.

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