Thomas Lerooy: Bittertweet

Sam Steverlynck
© Agenda Magazine
11/10/2013
Thomas Lerooy réalise des dessins et des sculptures baroques où la destruction et le délabrement occupent une belle place. Il exécute ses dessins sur des pages jaunies et déchirées d’anciens catalogues. Le format de sa première monographie rappelle ce genre d’ouvrages de référence.
LIVRE | Thomas Lerooy: Bittertweet ●●●
Charles-Arthur Boyer, Christoph Tannert, Martin Germann Hatje Cantz, 136 p., €39,80

Un grand nœud orne la couverture de Bittertweet (déformation de bittersweet, « doux-amer »), le nouveau catalogue du Bruxellois Thomas Lerooy. « Je veux en faire un cadeau ou une prison, quelque chose de double, comme le titre », dit-il dans l’ouvrage au cours d’une interview avec Martinn German, commissaire du SMAK. Cette opposition entre doux et amer, ou entre beauté et déchéance, court comme un fil rouge à travers l’œuvre de l’artiste. Lerooy (né en 1981) est un dessinateur talentueux avec une grande imagination et une profonde connaissance de l’histoire de l’art. Son travail exalte le baroque, l’exubérance et la décadence, comme on le voit dans ses dessins de statues classiques percées de fleurs, de clous ou d’anneaux. Ce catalogue, magnifiquement mis en page, a été édité par la prestigieuse maison allemande Hatje Cantz. Le format allongé permet aux œuvres de prendre toute leur ampleur. Au milieu du livre se trouvent, outre l’interview déjà citée, deux textes en anglais et en français. Christophe Tannert place le travail de Lerooy dans un contexte plus large d’histoire de la culture. D’un tableau du XVe siècle plein de cruauté de Gerard David où un homme se fait écorcher vivant - une révélation pour l’artiste alors âgé de 12 ans - au symbolisme, en passant par Nick Cave et Black Sabbath. Dans son article brillant et circonstancié, Charles-Arthur Boyer aborde l’œuvre de manière plus métaphysique et philosophique. Dans cet ouvrage, l’accent est mis, comme il se doit, sur les images, avec une septantaine de reproductions d’œuvres. Ce qui fait que les textes sont un peu écrasés les uns contre les autres. Mais ce n’est qu’une remarque accessoire pour ce qui reste un merveilleux livre. Idéal comme cadeau... La ficelle du paquet est déjà sur la couverture.

Visit Thomas Lerooy's Wunderkammer!!

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