Coup de cœur: la plume de feu de Leila Slimani

© BRUZZ
27/01/2025

Notre journaliste culturel Gilles Bechet partage son coup de cœur du mois de janvier : Leila Slimani. L’écrivaine franco-marocaine sera l’invitée de Bozar ce 28 janvier pour présenter J’emporterai le feu, une fresque familiale qui s’étend sur trois générations.

« Pour moi, Leïla Slimani est une passeuse, un Charon des cultures comme s’il existait une frontière que certain.e.s hésiteraient à franchir entre les cultures qui se sont développées des deux côtés de la Méditerranée. Avec sa trilogie Le pays des autres, l’autrice franco-marocaine fait entendre la multiplicité des voix pour raconter l’histoire moderne du Maroc et de sa période post-coloniale vue à travers les yeux des personnages du couple mixte Mathilde et Amine, de leurs enfants et petits-enfants. »

« Dans sa rencontre à Bozar, elle évoquera la conclusion de sa fresque familiale avec J’emporterai le feu. Le feu, c’est celui que les enfants de la troisième génération, ici Mia et Inès, allument pour se faire une place, apprendre de nouveaux codes et trouver la liberté dans l’exil ou dans la solitude. »

L’art du sous-entendu

« Ce qui fait, selon moi, la force de Slimani, c’est qu’elle ne juge pas ses personnages, même quand elle entre dans leur intimité. En multipliant les personnages qu’elle confronte aux soubresauts de la Grande Histoire, elle tisse la toile qui noue les destins individuels et ceux d’une nation ou d’une communauté. »

« Son écriture, traversée de questionnements sur le racisme, l’homophobie, le sexisme, la religion et les traditions qui apparaissent de manière très naturelle et nuancée, n’illustre jamais une théorie ou un sujet. Dans une œuvre riche et protéiforme qui rassemble romans, essai et autobiographie ou scénarios de bande dessinée, Leïla Slimani, qui voit la littérature comme un art du sous-entendu, fait la preuve de la plasticité de son écriture, jamais contrainte à une forme prédéfinie. »

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